Les forêts gabonaises, richesse et malheur de Plysorol

Le projet de fermeture de deux sites français sur trois du fabricant de contreplaqué Plysorol rappelle un scénario amer déjà vécu : la reprise de l'entreprise avec, en ligne de mire, les 600.000 hectares de forêt qu'elle exploite au Gabon.
Le tribunal de commerce de Lisieux devait se prononcer jeudi 26 juillet sur la demande de Bitar and Co, propriétaire libanais de Plysorol, de fermer deux des trois sites français de l'entreprise (ceux de Fontenay-le-Comte, en Vendée, et Lisieux, dans le Calvados) et de concentrer l'activité dans la Marne, à Épernay. Mais le tribunal a finalement ordonné la prolongation de la période d'observation jusqu'au 26 septembre.
Plysorol, ancien leader européen du contreplaqué avec un millier d'employés dans les années 60, emploie désormais 112 personnes à Fontenay-le-Comte, 70 à Lisieux et 95 à Épernay. L'entreprise avait été placée en redressement judiciaire le 7 juin dernier, un an et demi après sa reprise par Bitar. "Il nous a volé nos forêts. Maintenant, il nous vole notre usine", s'emportait lundi 23 juillet Philippe Jouaille, délégué CGT, devant l'usine vendéenne. Plysorol est assis sur une mine d'or : les droits d'exploitation de 600.000 hectares de forêt riche en okoumé - composant-clé du contreplaqué - au Gabon. Ce sont ces terres qui font la richesse potentielle de la société et attisent l'intérêt des actionnaires successifs.
En mars 2009, la société en redressement judiciaire est rachetée par le Chinois Guohua Zhang, avec sa société Honest Timber ("bois honnête"), qui promet de maintenir les emplois. En échange, il met la main sur l'immense patrimoine forestier de Plysorol au Gabon. "Il ne recherchait que la concession en Afrique. On était sûr qu'il n'avait rien à faire des usines en France, vu qu'il voulait exporter le bois vers la Chine", se rappelle Jacky Bonnemains, porte-parole de l'association Robin des Bois. M. Zhang n'investit pas en France alors que le site de Lisieux, vétuste, a besoin d'être modernisé. Plysorol accumule les impayés et dépose le bilan un an plus tard. L'industriel chinois fait désormais l'objet d'une enquête préliminaire à Lisieux pour abus de biens sociaux.
Plysorol est repris en octobre 2010 par Ghassan Bitar, actionnaire majoritaire du groupe basé au Ghana. Une expertise du ministère de l'Industrie souligne alors le sérieux du groupe. 151 emplois sont supprimés à Lisieux, mais Bitar s'engage à investir 3 millions d'euros sur le site pour le moderniser. Ce nouveau projet de fermeture provoque donc le désarroi des élus locaux.

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