Les lamaneurs ne craignent pas la crise

Hormis le lourd dossier de la SNCM, source d'une grande incertitude, les lamaneurs de Marseille-Fos jugent les évolutions du port porteuses pour leur profession. Ils s'estiment armés pour résister aux situations difficiles.
Les lamaneurs se satisfont globalement de la tournure actuelle de l'activité sur Marseille-Fos. Pour eux, qui traitent la totalité des navires qui entrent dans le port, le type de trafic importe peu, pourvu que le nombre d'escales soit suffisant. Environ 17.000 opérations de lamanage ont été menées en 2013, soit un niveau équivalent à celui de l'année précédente. En 2014, la hausse de l'activité sur Fos 2XL compense la perte des escales dues aux mouvements sociaux de l'été à la SNCM. Aussi, Franck Rossi, le président de la coopérative, se félicite des "fortes croissances du conteneur à Fos et de la croisière à Marseille". Une bouffée d'oxygène après une période 2008-2010 qui a laissé des traces à la Société coopérative du lamanage des Ports de Marseille et du golfe de Fos, comme chez l'ensemble des professionnels portuaires.
En 2009, au plus fort de la crise, les lamaneurs ont décidé de fermer leur station marseillaise de la Joliette, "sans impact sur le service au client", souligne Franck Rossi. La station a depuis été transformée en siège alors que les locaux de la société en ville ont été vendus. Après une année 2010 marquée par les grandes grèves liées à la double réforme portuaire et des retraites, l'activité s'est améliorée. Le président de la coopérative apprécie désormais "le retour des anciennes lignes, la création de nouvelles et le changement d'état d'esprit sur les quais".
Le principal motif d'inquiétude aujourd'hui, plus que le recul des flux énergétiques, est l'avenir de la SNCM. Le premier client de la coopérative compte pour 15 % à 20 % de son chiffre d'affaires global, selon qu'on considère uniquement les lignes vers la Corse ou aussi le Maghreb. "En cas de liquidation, y aurait-il un repreneur et sur quel périmètre ?", s'interroge Franck Rossi, qui exhorte les différentes parties prenantes à trouver rapidement la solution pour chasser l'incertitude. Pour autant, il entrevoit dans les tendances actuelles les signes de lendemains heureux. "Il y a un écueil à passer mais nous restons optimistes pour l'avenir du trafic.

Une organisation "anti-crise"

Le président de la coopérative loue cette organisation qui permet justement aux lamaneurs de passer les épreuves, comme les trente-trois jours de blocage du port pétrolier en 2010. "Nous n'avons pas de salaire mais des parts, explique-t-il. Nos rémunérations ne sont pas des charges fixes, sinon nous n'aurions eu d'autre choix que le chômage technique ou de tirer le rideau". Un modèle qui offre plus de souplesse dans le travail et une meilleure implication des hommes : "lorsque les 80 navires en attente ont commencé à entrer, tout l'effectif était présent pour les prendre en charge rapidement". Franck Rossi est fier de dire que les lamaneurs ont assuré leur mission de service public "sans une seconde de grève depuis 1946" et leur regroupement en coopérative de batelage, puis de lamanage en 1983. Pour assurer ce service, la société dispose d'une grue sur chaque station pour l'entretien des navires et d'une cuve de gasoil lui offrant une autonomie de trois semaines.

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