Les manutentionnaires du Havre réclament des investissements

Extension de port 2000, accès fluvial direct, desserte ferroviaire sont des investissements urgents, selon Christian de Tinguy, président du Groupement des employeurs de main-d’œuvre du Havre (Gemo).
Après une légère progression du trafic en début d’année, les terminaux portuaires du Havre ont été affectés par de nombreux mouvements de grève. Quel est votre bilan de l’année 2016 ?

2015 avait été l’année de l’optimisme. Après les événements de 2011, année marquée par une succession de grèves et de blocages, nos clients armateurs aussi bien que chargeurs reconnaissaient tous que nous avions regagné en fiabilité, les acteurs de la logistique tels que les groupes Bolloré et Panhard ont investi sur la zone portuaire du Havre, et MSC a renforcé sa présence au sein de l’alliance 2M.
Nous avons connu au premier semestre 2016 une augmentation des volumes supérieure à la moyenne des ports du range Nord et une reprise de parts de marché par le port du Havre, dans un marché général en baisse. Mais le second semestre s’annonce moins bon. Le marché global n’est plus porteur et les événements récents liés à des mouvements nationaux ont donné des signaux négatifs quant à la fiabilité du port.
La loi pour l’économie bleue vous donne désormais la voix au chapitre avec la création d’une commission des investissements, au sein du conseil de développement du Grand Port maritime. Quelles décisions prioritaires attendez-vous en termes d’investissements ?

Cette proposition de loi va nous permettre de dialoguer dans un contexte plus officiel avec les investisseurs publics et le Directoire, en amont des décisions actées. Nous pouvons espérer que cela aidera à un meilleur discernement dans le choix des investissements à réaliser en réponse aux attentes des clients, et à éviter les échecs, mais le Conseil de surveillance des Grands Ports maritimes reste décisionnaire.
Au Havre, c’est à l’unanimité que le Conseil de développement avait voté le 25 octobre 2012 un projet de résolution demandant l’extension de Port 2000, avec l’aménagement des 700 mètres de quai encore disponibles. C’est la dernière opportunité qu’a le port du Havre pour adapter les infrastructures de Port 2000 à l’évolution de la taille des navires et à la croissance des volumes, à l’heure où les armements de plus en plus concentrés veulent tout regrouper au même endroit avec une capacité et fiabilité d’escales sans risque de télescopage sur un terminal, pour notamment pouvoir opérer deux navires en même temps. C’est le mètre linéaire le plus productif que le port pourrait construire aujourd’hui, avant de penser à refaire les quais intérieurs ou doubler l’écluse François Ier. Il faut compter cinq ans entre une prise de décision et la réalisation, et ce développement souhaité par tous les acteurs n’a pas été inscrit dans le projet stratégique 2014-2019 du Grand Port maritime. Un appel à manifestation d’intérêt (Ami) a été lancé en 2013, mais nous n’en n'avons aucune nouvelle.

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