Les restrictions indiennes sur le coton sont levées

L'Inde a levé lundi 30 avril les restrictions concernant ses exportations de coton vers l'étranger, après avoir partiellement mis fin à un embargo voici six semaines qui avait provoqué une envolée des cours et de vives protestations de la part des fermiers indiens.
L'Inde, deuxième plus grand producteur et exportateur de coton du monde, avait annoncé début avril un embargo de ses exportations - la deuxième du genre en deux ans - pour assurer les besoins du marché local. Mais, après avoir provoqué un tollé, il avait dû faire machine arrière six jours plus tard. Le gouvernement avait toutefois précisé qu'aucun enregistrement administratif pour de nouvelles exportations ne serait accepté, pour limiter les cargaisons. Le ministre du Commerce et du Textile, Anand Sharma, a déclaré lundi 30 avril que ces restrictions étaient désormais levées. "Une décision a été prise pour lever la suspension des enregistrements d'exportations de coton", a-t-il déclaré à New Delhi.
L'annulation de l'embargo le 11 avril s'était ajoutée à d'autres annulations que le gouvernement avait été contraint de prendre, sous la pression de l'opposition ou de l'opinion. En décembre notamment, le gouvernement du Premier ministre, Manmohan Singh, était très vite revenu sur une vaste réforme d'ouverture du secteur de la distribution aux groupes étrangers, un épisode considéré comme une humiliation pour son administration. L'annonce de l'embargo sur les exportations de coton avait provoqué un bond des prix de cette matière première sur les contrats américains à terme pour livraison en mai. Le pays a déjà exporté un chiffre record de 9,5 millions de balles de coton au cours des cinq premiers mois de l'année commerciale (octobre 2011-septembre 2012).

Déficit commercial record

Par ailleurs, le déficit commercial de l'Inde a atteint le montant record de 185 milliards de dollars lors de l'année fiscale écoulée, malgré une hausse de 21 % des exportations indiennes. Le déficit commercial indien au cours de l'exercice fiscal précédent (2010-2011) s'était élevé à 119 milliards de dollars. Au cours de l'année fiscale terminée fin mars 2012, les exportations indiennes ont dépassé l'objectif du gouvernement (300 milliards de dollars) pour atteindre 304 milliards de dollars, a indiqué le ministère du Commerce.
L'aggravation du déficit commercial s'explique par une progression encore plus forte des importations indiennes qui ont fait un bond de 32 % l'an dernier pour totaliser 489 milliards de dollars. Le boom des importations est dû à la flambée des prix du pétrole importé. Les importations de pétrole, qui représentent 80 % du brut consommé en Inde, ont crû de 47 % à 156 milliards de dollars en 2011-2012. L'aggravation du déficit commercial constitue une autre mauvaise nouvelle pour la troisième économie asiatique après l'annonce la semaine dernière par l'agence de notation Standard and Poor's d'une dégradation des perspectives sur la dette à long terme de l'Inde, eu égard à l'affaiblissement de son économie et son important déficit public. Standard and Poor's avait alors prévenu que l'Inde avait une chance sur trois de perdre sa notation actuelle (BBB-) si sa situation financière continuait de se détériorer.

Hausse du PMI manufacturier en avril

De plus, l'activité manufacturière de l'Inde a légèrement progressé en avril sur un an, grâce à de nouvelles prises de commandes, mais l'inflation reste toujours une source d'inquiétude, selon l'indice PMI des directeurs d'achat publié mercredi 2 mai par la banque HSBC. L'indice PMI s'est établi à 54,9 en avril, légèrement au-dessus des 54,7 enregistrés le mois précédent. Un chiffre supérieur à 50 indique une expansion, un chiffre inférieur à cette limite une contraction. "L'environnement semble s'être quelque peu amélioré et la hausse des flux de commandes de clients indiens ou étrangers suggère que le rythme de croissance pourrait se maintenir au cours des prochains mois", a commenté l'économiste en chef au sein de HSBC, Leif Eskesen. Mais "l'inflation a pris de l'ampleur, les prix de revient et les prix de vente ayant tous augmenté plus vite", a-t-il mis en garde. "L'inflation reste un risque", a-t-il ajouté.
Mi-avril, la banque centrale indienne, la Reserve Bank of India (RBI), a réduit ses taux d'intérêt pour la première fois depuis trois ans afin de stimuler la croissance de la troisième puissance économique d'Asie. La RBI avait augmenté treize fois ses taux entre mars 2010 et octobre 2011 pour tenter d'enrayer une inflation proche du seuil symbolique des 10 %. Cette politique monétaire agressive a ralenti la croissance indienne. Le taux d'inflation se situe désormais autour des 7 %, un niveau encore supérieur au "niveau de confort" de 5 % à 6 % souhaité par la banque centrale.

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