Les syndicats critiquent les propos du président de SNCF Réseau

Plusieurs organisations syndicales ont vivement réagi vendredi 18 novembre aux propos du président de SNCF Réseau selon lesquels l'ouverture à la concurrence devrait faire baisser les coûts du ferroviaire, qualifiés d'"absurdes" par la CFDT.
Dans un entretien publié par le quotidien "Les Échos" mercredi 16 novembre, Patrick Jeantet, président de SNCF Réseau, a estimé que l'ouverture à la concurrence devrait contribuer à faire "baisser les coûts" du ferroviaire. "Plusieurs régions veulent expérimenter la concurrence dans le transport de passagers. J'ai proposé de leur apporter notre expertise", a-t-il ajouté.

Des propos "absurdes"

"De quels coûts s'agit-il ? En quoi la concurrence entre transporteurs permettrait-elle de baisser le coût de l'infrastructure ?", s'interroge la CFDT, qualifiant "d'absurde" le souhait d'accompagner les régions désireuses de tester d'autres opérateurs que la SNCF. "Qui peut croire que les régions iront chercher conseil auprès de SNCF Réseau avant de mettre une ligne en concurrence, alors que SNCF Mobilités ou une de ses filiales se portera candidate à l'appel d'offre ?", demande encore la CFDT.
SNCF Réseau, qui gère l'infrastructure ferroviaire, et SNCF Mobilités, l'opérateur qui fait circuler les trains, sont deux établissements publics distincts, au sein du groupe SNCF.
Pour Laurent Brun, de la CGT, l'ouverture à la concurrence est un "chiffon rouge" agité pour "détourner le débat des vrais enjeux" que sont "le désengagement total de l'État dans l'entretien des voies, et le manque de vision à long terme". Lui non plus ne voit pas d'effet bénéfique pour l'état du réseau. "Plus de concurrence sur un réseau saturé signifie des compagnies payant plus cher pour circuler sur les lignes les plus rentables tandis que les autres seront délaissées", prédit-il.
L'Unsa, qui n'a pas directement réagi aux propos du président de SNCF Réseau, a rappelé son opposition à l'ouverture de la concurrence pour le transport de voyageurs. Selon elle, "la concurrence n'est de nature à améliorer ni la sécurité, ni la qualité, ni les conditions économiques des transports ferroviaires".
Ces déclarations interviennent alors que l'État s'est engagé à proposer prochainement au Parlement une loi d’expérimentation préparant progressivement la libéralisation du transport ferroviaire, à partir de 2019. Selon les textes européens, elle devra être effective en 2023. Concernant le transport de marchandises, la libéralisation est effective depuis 2006.

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