Logistique et accidents du travail

Une réunion orchestrée par le groupe de travail Prévention des risques professionnels et organisation du travail du Cluster logistique Rhône-Alpes a permis récemment de rappeler quelques faits sur les performances des plates-formes logistiques qui passent par la qualité en général et la qualité de vie au travail des salariés en particulier. Les deux étant d’ailleurs liées.
Avec son parc logistique qui totalise plus de 5 millions de m2 et emploie 150.000 salariés (50.000 emplois en dix ans), la région Rhône-Alpes est la deuxième région logistique de France. Elle est donc bien placée pour observer les évolutions de ce secteur en progression, en mutation (e-commerce, lean, reverse, logistique urbaine, drive,voice picking, etc.) et en voie de meilleure professionnalisation mais pour lequel il n’est pas toujours si facile de recruter du fait d’une certaine pénibilité et d’une mauvaise connaissance de ce secteur et de ses multiples facettes.

"Cette profession est peu mature en prévention"

Ce secteur accuse plus d’accidents du travail que le BTP. Un salarié sur dix est victime d’un accident de travail avec arrêt. Les préparateurs de commandes, les caristes sont particulièrement touchés soit par les accidents soit par les maladies professionnelles. Ce problème conduit à des taux d’absentéisme élevés et à des frais pour les entreprises. La quasi-totalité des maladies professionnelles sont des troubles musculo-squelettiques. En moyenne, le coût imputé à une entreprise est de l’ordre de 11.000 euros pour un canal carpien, 50.000 euros pour une lombalgie, 80.000 euros pour une épaule "enraidie".
Placée sous les contraintes des donneurs d’ordres, d’une vision à trop court terme et jouissant de peu de marges de manœuvre, "cette profession est peu mature en prévention", a relevé Christophe Féré de la Carsat qui prêche pour que soit impulsée une démarche pérenne de prévention de toutes les entreprises, pour que soient renforcées les compétences de la profession en matière de santé et de sécurité au travail et pour que la prévention des risques soit intégrée dès la conception des plates-formes.
De nombreux directeurs de plates-formes logistiques, des managers supply chain, des responsables RH, des préparateurs et techniciens ont assisté à ce colloque pour faire le point et recueillir quelques bonnes pratiques à mettre en œuvre ou à approfondir dans leurs entreprises.
Les institutions nationales et régionales, le Pôle d’intelligence logistique-Europe du Sud (Pil’es) et le cluster logistique doivent unir leurs efforts et intelligemment les coordonner pour communiquer, prévenir et former. Le cluster logistique travaille sur les questions de déchargements des conteneurs, du picking en rack, du contenu du travail. "Il faut compter environ trois ans entre le moment où on engage un processus et le retour sur investissement", a relevé Jérome Chardeyron, directeur des risques professionnels et de la santé au travail de la Carsat Rhône-Alpes.

Logistique - Supply chain

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