Lyon-Turin : les agriculteurs dénoncent un "coup de Jarnac"

La Fédération départementale des syndicats d'exploitants agricoles (FDSEA) de Savoie a qualifié, mardi 27 août, de "coup de Jarnac" la publication dimanche 25 août de la "déclaration d'utilité publique et urgents" des travaux de la ligne à grande vitesse Lyon-Turin.
Suite au décret publié au "Journal officiel" dimanche 25 août qui déclare "d'utilité publique et urgents" des travaux destinés à créer un itinéraire d'accès côté français au chantier de la future LGV Lyon-Turin, la FDSEA de Savoie dénonce un "coup de Jarnac". Le syndicat agricole, qui appelle à une "riposte citoyenne", estime que "cette décision, en catimini, de déclaration d'utilité publique sonne le glas d'un dialogue constructif". La nouvelle est "un sale coup pour la démocratie et le dialogue avec les corps intermédiaires et le monde associatif", indique-t-elle.
La FDSEA souligne "qu'un certain nombre de réserves émises par le Commissaire enquêteur n'ont à ce jour toujours pas été levées" et déplore que la commission de concertation qui devait se rencontrer notamment sur les questions des impacts a été "nommée mais ne s'est jamais réunie". La commission Mobilité 21, dans son rapport remis au gouvernement fin juin, avait confirmé "l'intérêt à terme de la réalisation des accès prévus" à la liaison Lyon-Turin tout en classant "le projet d'accès à la liaison binationale en seconde priorité..."

Recours nombreux et fastidieux

La FDSEA et les Jeunes agriculteurs de Savoie indiquent qu'ils se "réservent la possibilité d'attaquer cette déclaration d'utilité publique devant les juridictions compétentes" et menacent le gouvernement de "recours nombreux et fastidieux". "La FDSEA de Savoie et les JA de Savoie ne laisseront pas s'organiser une grande braderie des terres agricoles et hypothéquer les futures générations", concluent-ils.
Le décret précise que les travaux d'accès au chantier interviendront entre Colombier-Saugnieu (Rhône) et Chambéry (Savoie) et stipule que les expropriations nécessaires devront être réalisées dans un délai de quinze ans maximum. "Le maître d'ouvrage devra, s'il y a lieu, remédier aux dommages causés aux exploitations agricoles", ajoute-t-il. La LGV Lyon-Turin doit permettre de raccourcir le trajet Paris-Milan à un peu plus de quatre heures, contre sept actuellement avec au minimum sept arrêts, grâce notamment au percement d'un tunnel sous les Alpes. La construction d'une première galerie de reconnaissance en territoire italien a débuté en novembre 2012. Cette "autoroute ferroviaire", combinant fret et trafic de voyageurs, dont le projet lancé en 1991 a été maintes fois ajourné, devrait entrer en service en 2028-2029. Mais les opposants à ce projet, particulièrement virulents côté italien, le jugent néfaste à l'environnement et d'un coût exorbitant.

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