Mine de Panguna : la Papouasie tente de calmer le jeu

La Papouasie-Nouvelle-Guinée a tenté mercredi 17 août de calmer le jeu avec l'île autonome de Bougainville - théâtre d'un conflit armé de huit ans - en lui cédant une partie de sa participation dans une vaste mine aux colossales réserves de cuivre et d'or. Située à Bougainville, la mine de Panguna avait été fermée après le déclenchement de la révolte sécessionniste en 1989 qui a fait 10.000 morts jusqu'en 1997. Le gouvernement papouasien avait ensuite accordé l'autonomie à l'île en 2005 et les autorités locales avaient annoncé leur volonté de redémarrer l'exploitation minière. Cette mine était détenue à 53,8 % par Rio Tinto qui avait cependant estimé en 2014 que le coût de la remise en service de Panguna pourrait s'élever à quelque 5,2 milliards de dollars avant toute éventuelle réouverture. Certes, le site contiendrait encore quelque 19,3 millions d'onces d'or ainsi que 5,3 millions de tonnes de cuivre, selon BCL, la filiale de Rio Tinto chargée d'administrer la mine. Mais le géant anglo-australien a annoncé fin juin qu'il transférerait sa participation aux autorités locales et au gouvernement papouasien de sorte que les deux entités possèdent chacune 36,4 % de la mine. Cela signifiait que les autorités locales allaient pour la première fois posséder une part de la mine. Mais la nouvelle que le gouvernement central allait lui aussi recevoir une part équivalente avait provoqué de vives réactions de colère sur l'île.
Le président de Bougainville, John Morris, avait dénoncé "l'arrogance" et "l'ignorance" de Rio Tinto. Mercredi, le Premier ministre papouasien, Peter O'Neill, a annoncé que son gouvernement, qui possédait déjà une participation de 19 % dans BCL, allait transférer à Bougainville les 17,4 % supplémentaires reçus de Rio Tinto, "pour apaiser certains des sujets hérités du passé". "Les habitants de Bougainville posséderont 53,8 % de BCL", a-t-il ajouté. "Cela donnera aux propriétaires terriens et à la population le contrôle direct des questions environnementales liées au futur développement minier". "Nous renforçons ainsi la confiance des habitants de Bougainville dans le processus de paix." L'île est censée organiser dans les prochaines années un référendum sur son indépendance. Le conflit armé de Bougainville, le plus sanglant dans le Pacifique depuis 1945, a pris fin grâce à une médiation néo-zélandaise. Avant sa fermeture, du concentré de cuivre avait été extrait de la mine de Panguna durant dix-sept années, représentant à l'époque 44 % des exportations papouasiennes. Les débats sur les dégâts environnementaux de l'exploitation minière, sur la répartition des bénéfices générés et le paiement de compensations, avaient joué un rôle-clé dans le conflit.

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