Monique Novat : "Les THC dans les ports français pénalisent le transport fluvial

Monique Novat, directrice territoriale Rhône Saône, de Voies navigables de France, réclame visibilité des moyens et égalité de traitement pour la voie d'eau.
L’Antenne : Le 1er janvier 2013, Voies Navigables de France est devenu un établissement public administratif fort de 4.700 personnes. Comment évolue cette organisation ?
Monique Novat : Le fait d’être tous regroupés dans une même structure avec des missions redéfinies par la loi de 2012 est un avantage apprécié du plus grand nombre. Cependant, justement, la situation n’est pas si facile car elle entraine plus de contacts et plus de remises en cause de certaines pratiques. Le nouveau VNF se construit autour d’un projet voie d’eau ambitieux mais dans un contexte plus contraint budgétairement, avec notamment la remise en cause de l’Écotaxe, qui oblige à revoir certaines priorités. Il est essentiel que nous puissions disposer d’une visibilité sur nos moyens pour déployer des politiques cohérentes à l’échelle des différents itinéraires.

L’A. : Que faire pour améliorer la compétitivité du fluvial ?
M. N. : Il faudrait déjà que la voie fluviale soit traitée comme les autres modes de transports. Je pense par exemple aux Terminal Handling Charges (THC) dans les ports français qui pénalisent le transport fluvial de conteneurs par rapport à la route ou au fer. Une approche mutualisée du coût de manutention des conteneurs sur un port quelle que soit le mode de pré ou post-acheminement terrestre est nécessaire. Pour cela, VNF travaille avec le GPMM et les manutentionnaires de Fos pour réduire le handicap du traitement des barges fluviales. Enfin, nous travaillons au développement de hubs tri-modaux performants, comme à Lyon aujourd’hui, demain à Avignon-Courtine, Salaise-Sablons ou en Bourgogne… Il faut par ailleurs aller chercher de nouveaux trafics. La création d’une agence de développement, sous la bannière Medlink Ports, rassemblant les ports fluviaux et maritimes du bassin et les gestionnaires d’infrastructures VNF et CNR doit y aider.

L’A. : On parle de report modal et du potentiel du fluvial mais la batellerie se porte mal sur le bassin Rhône-Saône...
M.N. : Oui, les bateliers qui ont des trafics en fonds de cale vont mal (céréales, sel, charbon, BTP) du fait notamment de la baisse des trafics traditionnels de vracs secs et plusieurs d’entre eux sont en grande difficulté. Le préfet Carenco*, alors coordonnateur du bassin Rhône-Méditerranée a entrepris avec les professionnels, et notamment la CNBA, une démarche d’appui et d’accompagnement. Ce sujet met en exergue notamment des besoins de clarification dans les rapports entre bateliers, commissionnaires, courtiers et donneurs d’ordre. Mais tant que sévira la crise économique, la situation restera précaire.

L’A. : Quels seront les dossiers à traiter en 2015 dans votre ressort ?
M.N. : Les investissements de VNF sur le bassin Rhône-Saône devraient être d’environ 18 millions d’euros. Ils concerneront notamment la poursuite de la modernisation du canal du Rhône à Sète, en cofinancement avec la Région Languedoc-Roussillon, comprenant le rehaussement de ponts, la rectification de courbes, la réalisation de postes d’attente et de zones de croisement. Le trafic des paquebots fluviaux en forte hausse nous conduit à construire de nouveaux appontements comme par exemple devant le Musée des confluences à Lyon ou à Mâcon…

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