Montebourg veut développer le gaz de houille en France

Le ministre du redressement productif a plaidé pour l'extraction et l'utilisation du gaz de houille, "made in France", pour réduire la facture énergétique des industries chimiques. Les défenseurs de l'environnement parlent de provocation.
À l'occasion d'une réunion du Comité stratégique de la filière chimie-matériaux le 4 février à Lyon, Arnaud Montebourg s'est prononcé en faveur de l'exploitation d'un gaz de houille français. Cette réunion était destinée à examiner le "contrat de filière", qui vise à à consolider un secteur industriel qui emploie aujourd'hui quelque 400.000 salariés, fruit d'une élaboration entre les industriels, les partenaires sociaux, les parlementaires, les pôles de compétitivité et l'État. Ce document devrait être signé en juin, a indiqué Arnaud Montebourg.

"Cheval de Troie"

Parmi les dix actions dont ce contrat préconise la mise en œuvre figure l'approvisionnement à prix compétitifs en gaz et électricité des industries chimiques afin d'éviter "le risque de délocalisation vers des pays où le prix du gaz est très bas", a expliqué le ministre. Une des pistes retenues est donc l'extraction du gaz de houille, "un gaz made in France, un gaz en marinière en quelque sorte, qui pourrait assurer à la France entre cinq et dix ans de consommation", a déclaré Arnaud Montebourg, soulignant que cette ressource, contrairement au gaz de schiste, peut s'extraire sans recourir à la fracturation hydraulique.
Des associations de défense de l'environnement ont réagi aux propos du ministre, y voyant une "provocation" de sa part. "Si la transition énergétique à la française, c'est de consommer toujours plus d'énergies fossiles, cela ne nous intéresse pas...", a ainsi déclaré Matthieu Orphelin, porte-parole de la Fondation Nicolas Hulot pour la transition énergétique. "Ils auront beau être en marinière, ces gaz resteront toujours aussi réchauffants pour le climat et n'en resteront pas moins du grisou", a estimé de son côté Benoît Hartmann, porte-parole de France Nature Environnement (FNE), fédération regroupant plus de 3.000 associations. Pour FNE, "cela ressemble fort à un cheval de Troie pour nous faire croire qu'il pourrait exister une exploitation écologique des hydrocarbures, or c'est faux".

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