My Ferry Link en passe de gagner son pari

Eurotunnel semble être en passe de gagner son audacieux pari dans le trafic maritime transmanche avec My Ferry Link, sur le plan économique du moins, mais une lourde inconnue juridique continue de peser sur la pérennité de cette activité.
L'activité maritime d'Eurotunnel via My Ferry Link, qui a démarré en août 2012, "a atteint l'équilibre opérationnel en août, prouvant ainsi sa viabilité", a annoncé mardi 22 octobre l'exploitant du tunnel sous la Manche, à l'occasion de la publication de ses résultats trimestriels. Eurotunnel avait acheté il y un peu plus d'un an les navires de la compagnie publique en faillite SeaFrance, qu'il loue depuis à la coopérative My Ferry Link mise sur pied par d'anciens salariés. La coopérative emploie aujourd'hui 500 personnes, dont une petite centaine côté britannique. Au troisième trimestre, Eurotunnel a dégagé un chiffre d'affaires de 309,8 millions d'euros. La hausse de l'activité est de 16 % si l'on prend en compte l'activité maritime, 7 % en l'excluant. La compagnie maritime a engendré 55 millions d'euros de chiffre d'affaires sur neuf mois, dont 25,2 millions au seul troisième trimestre. "My Ferry Link affiche une remarquable progression passant de 1,9 million à 25,2 millions d'euros en l'espace d'un an, même si cette activité reste modeste à l'échelle du groupe", s'est félicité Eurotunnel. Le maritime représentait ainsi au troisième trimestre 8,1 % du chiffre d'affaires total du groupe.

10 % du marché fret

Selon Eurotunnel, My Ferry Link a engrangé 10 % de parts de marché sur le marché du fret du détroit du Pas-de-Calais avec 93.787 camions embarqués sur le troisième trimestre. 138.525 voitures et 329 autocars ont également traversé la Manche par ce biais. La nouvelle compagnie maritime affiche pour ambition de transporter 400.000 camions sur un an, et vise 10 à 12 % de parts de marché sur le trafic passager, contre 8 % actuellement, avait indiqué le directeur général Jean-Michel Giguet au mois d'août.
Mais le groupe est toujours dans l'attente, côté britannique, de la décision en appel des autorités de la concurrence, après une première décision interdisant l'accès du port britannique de Douvres aux navires de My Ferry Link. La commission, qui craint qu'Eurotunnel ne fasse grimper les prix en s'emparant de "plus de la moitié" des liaisons transmanches grâce à son activité maritime, préconisait aussi la revente des navires à l'une des deux compagnies concurrentes : le danois DFDS ou le britannique P&O. L'autorité de la concurrence française avait, au contraire, autorisé la navigation de My Ferry Link et le tribunal de commerce a interdit la revente des ferries de l'ex-SeaFrance pour une période de cinq ans. Par ailleurs, My Ferry Link s'est portée candidate à l'exploitation à partir du 1er janvier 2015 d'une ligne de ferry transmanche entre Dieppe (Seine-Maritime) et Newhaven (Angleterre).

Transport maritime

Boutique
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client abonnements@info6tm.com - 01.40.05.23.15