Nigeria : Amnesty accuse Shell de "manipuler" les études

Amnesty International accuse Shell, jeudi 7 novembre, dans un rapport, de nier ses responsabilités face aux fuites de pétrole au Nigeria, rejetant constamment la faute sur les gangs criminels, une accusation que le géant pétrolier anglo-néerlandais considère "sans fondement". Le nombre de fuites dans la région pétrolifère du delta du Niger est "stupéfiant", a déclaré l'organisation de défense des droits de l'homme dans ce rapport. Shell, qui gère le plus grand nombre de sites dans cette région, a annoncé 348 fuites depuis début 2012, alors que la filliale nigériane de la société italienne Agip a rapporté plus de 1.000 fuites sur la même période, explique le rapport. Les compagnies pétrolières, Shell en particulier, manipulent les conclusions des enquêtes sur ces fuites, accusant les voleurs de pétrole d'en être responsables alors que leurs propres infrastructures, souvent mal entretenues, sont aussi en cause, ajoute le rapport. "Les déclarations de Shell sur les fuites de pétrole ne sont pas fiables", a déclaré Audrey Gaughran, responsable des questions internationales au sein de l'ONG. Les études censées déterminer les responsabilités de Shell pour chaque fuite sont souvent financées et contrôlées par la compagnie pétrolière, selon Amnesty et le centre pour l'environnement, les droits de l'homme et le développement (CEHRD), une association locale co-auteur du rapport.
L'agence nigériane de détection et de réponse aux fuites pétrolières (NOSDRA), chargée de mener des études indépendantes sur le sujet, n'a ni les ressources ni l'expertise nécessaires, selon Amnesty. D'après les experts, le sabotage d'oléoducs est un des principaux facteurs de pollution dans le delta du Niger. Les voleurs de pétrole installent des robinets sur les conduits et siphonnent du brut, qu'ils vendent au marché noir. Ce trafic à grande échelle représente un manque à gagner de 4,5 milliards d'euros au Nigeria, selon les estimations officielles. Selon Precious Okolobo, porte-parole de la filiale nigériane de Shell, SPDC, le sabotage, qui cause d'importantes fuites de pétrole, "reste la cause principale de pollution dans le delta aujourd'hui". "SPDC regrette que certaines ONG continuent à avoir une démarche militante au lieu de se concentrer sur des solutions sur le terrain", a-t-il ajouté, rejetant "les accusations sans fondement" d'Amnesty.

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