Nigeria : piquets de grève devant Shell et Chevron

Des salariés de Shell et de Chevron bloquent depuis lundi 26 novembre l'accès aux bureaux de ces deux compagnies pétrolières dans plusieurs villes du Nigeria pour protester contre leur politique jugée anti-sociale, mais la production pétrolière n'est pas affectée. Les grévistes entendent aussi obtenir la titularisation de travailleurs temporaires. "Ce sont les accès aux bureaux de Shell et de Chevron à Lagos, Abuja, Port Harcourt et Warri qui ont été bloqués", a précisé un responsable du syndicat Nupeng, Tokunbo Korodo. Shell, principal opérateur au Nigeria, a commencé à se retirer de l'exploitation d'un certain nombre de champs pétroliers au Nigeria, une décision considérée par les analystes comme un signe de sa volonté de se concentrer de plus en plus sur l'exploitation en mer où les risques de vol et de sabotage de pipelines sont moins importants.
En outre, un rapport accusant le Nigeria d'avoir perdu des dizaines de milliards de dollars récemment à cause de pratiques douteuses au sein de l'industrie pétrolière, la plus importante du continent africain, fait actuellement polémique. Commandé par le gouvernement, il n'a pas encore été rendu public, mais des copies qui circulent ont provoqué de vives critiques de la part des autorités, de la compagnie pétrolière nationale et des société privées du secteur. Les militants anti-corruption, qui réclament des changements dans ce secteur opaque et considéré comme rongé par la corruption, font, eux, pression sur le gouvernement pour qu'il s'attaque aux problèmes qui y sont mentionnés. Le document de 136 pages donne un aperçu inédit des pratiques internes d'un secteur qui représente plus des deux tiers des revenus de l'État nigérian et la quasi-totalité de ses exportations. Il remet en cause le processus d'appel d'offre nigérian pour l'attribution de licences d'exploitation et le recours à des courtiers privés en tant qu'intermédiaires à plusieurs niveaux, ce qui crée un terrain propice à la corruption.
Parmi les très nombreux exemples cités, le Nigeria aurait notamment perdu : 29 milliards de dollars à cause de prix inférieurs à ceux du marché dans la vente de gaz à la compagnie NLNG, dont Shell, Total, ENI et la société nationale de pétrole NNPC sont actionnaires ; plus de 6 milliards de dollars de revenus par an à cause de vols de pétrole à grande échelle ; 4,6 milliards de dollars à cause d'écarts de prix dans la vente de brut pour le marché national ; 3,03 milliards de dollars de royalties pétrolières non versées ; 947 millions de dollars de gaz provenant d'un champs offshore de Shell. L'étude se concentre sur la période 2005-2011, mais certaines données datent de 2002. La compagnie pétrolière nationale NNPC conteste une grande partie du rapport, invoquant des erreurs de calcul notamment.

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