Nouvelle-Calédonie : rupture du dialogue avec les rouleurs du nickel

Le président du gouvernement de Nouvelle-Calédonie, Philippe Germain, a annoncé jeudi 13 août la rupture des discussions avec les rouleurs sur mine suite à un coup de feu tiré dans la nuit en direction de l’immeuble de l’exécutif à Nouméa. "On assiste à un véritable coup de force à l’encontre des institutions. Les limites ont été dépassées. La discussion n’est plus possible", a déclaré Philippe Germain. Un impact de balle sur la vitre du bureau du président a été découvert en début de journée. Philippe Germain a porté plainte contre X et une enquête judiciaire a été ouverte. Depuis une semaine, les rouleurs, qui transportent le minerai de la mine jusqu'au port, campent jour et nuit devant l’immeuble du gouvernement avec plus de 150 camions de 30 tonnes. Les accès à l’immeuble du gouvernement et à celui de la province Sud sont bloqués. Le syndicat ContraKmines demande la nomination d’un membre du gouvernement chargé du secteur du nickel, l’association des rouleurs et des mineurs indépendants à l'élaboration de la stratégie minière, le maintien des exportations vers le Japon et l'ouverture d’un nouveau canal d’exportation vers la Chine, seul moyen selon les rouleurs de maintenir leur activité en cette période de crise. "Toutes les garanties de soutien à la profession ont été données. Aucune arrêt des exportations vers les clients traditionnels n’est envisagé, mais la Chine n’est pas une urgence", a expliqué le président de la Nouvelle-Calédonie.
Réuni en urgence mardi 11 août au haut-commissariat, le groupe de travail des présidents et signataires de l’accord de Nouméa (GTPS) a estimé que la question des exportations de minerai vers la Chine "avait vocation à être débattue dans le cadre des travaux en cours (...), auxquels la profession sera largement associée". Aucune autorisation d’exportation vers la Chine n’a donc été accordée. Les rouleurs sur mines soutiennent les demandes des petits mineurs qui veulent obtenir de nouveaux débouchés pour leurs latérites pauvres afin de remplacer la baisse des exportations vers l’Australie. L’Australien Queensland Nickel (QNI), qui exploite l’usine hydrométallurgique de Yabulu, achète chaque année de 1,5 à 2 millions de tonnes de latérites calédoniennes ne contenant que 1,3 à 1,6 % de nickel. Il est actuellement le seul débouché stable pour ces minerais. Or QNI a récemment décidé de réduire ses importations en provenance de Nouvelle-Calédonie au profit du minerai philippin meilleur marché. Entre janvier et avril, le volume des exportations de nickel vers l’Australie a totalisé 236.693 tonnes brutes contre 607.699 tonnes pour la même période de 2014, selon la direction de l’industrie, des mines et de l’énergie (DIMENC). Mais cette baisse a été compensée par l’augmentation sensible des exportations vers le Japon et la Corée du Sud. "Au cours des cinq dernières années, le volume total des exportations de minerai a progressé de 50 %. Il n’y a pas de ralentissement de l’activité", a assuré Philippe Germain.

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