Piraterie : vers une stratégie régionale dans le golfe de Guinée

Une douzaine de chefs d'États d'Afrique centrale et de l'Ouest, réunis à Yaoundé, veulent mettre en place une stratégie régionale commune pour lutter contre la piraterie maritime qui prend des proportions inquiétantes dans le Golfe de Guinée.
Les "efforts" des pays du Golfe de Guinée "pour éradiquer la piraterie s'avèrent insuffisants", a déclaré le 24 juin le président camerounais Paul Biya, hôte du sommet contre la piraterie, face à onze autre chefs d'États. "Une approche collective du problème est donc impérieuse pour éviter que le mal, une fois combattu au niveau d'un pays ou d'une des zones du Golfe de Guinée, ne se régénère ailleurs", a-t-il prévenu. Cette région pétrolifère a en 2012, dépassé les côtes est-africaines en nombre d'attaques : 966 marins y ont été attaqués, contre 851 la même année au large des côtes somaliennes, jusque-là considérées comme la zone la plus dangereuse au monde, selon le Bureau maritime international (BMI).

Autorisation de poursuites

L'idée fait consensus depuis lundi 24 juin dans les couloirs du Palais des Congrès de Yaoundé : la nécessité d'élaborer une stratégie régionale basée sur "la mutualisation des moyens". "En mutualisant les forces et les moyens, on peut arriver à de meilleurs résultats", affirme le colonel Didier Badjeck, chargé de communication du ministère camerounais de la Défense. Un partage qui porterait sur les "moyens nautiques", le "renseignement prévisionnel" mais également l'"autorisation de poursuites" au-delà des limites maritimes d'un pays dont les troupes chassent les pirates, précise-t-il. Cette approche collective préconisée par les chefs d'États doit notamment passer par l'harmonisation des textes législatifs. Ensemble, la Communauté des États de l'Afrique du centre (Céeac), la Communauté économique d'Afrique de l'Ouest (Cédeao) et la Commission du golfe de Guinée (CGG) pourraient aussi créer un mécanisme de financement exclusivement dédié à la lutte contre la piraterie maritime.

Patrouilles mixtes au large des côtes

Pour l'instant, seules quelques initiatives nationales ou bilatérales existent pour faire face à la piraterie. Le Nigeria, pays le plus affecté avec 45 % des attaques recensées dans le golfe de Guinée en 2012, a lancé en 2011 avec le Bénin une initiative baptisée "Opération prospérité", pour mener des patrouilles mixtes au large des côtes béninoises.
Le Cameroun qui a connu une cinquantaine d'attaques de pirates dans la péninsule de Bakassi en cinq ans, a déclenché en 2009 l'opération "Delta" menée par une unité d'élite de son armée, venu renforcer le dispositif de la marine nationale. Le BIR organise régulièrement des patrouilles maritimes et aériennes pour surveiller les côtes du Cameroun dont l'espace maritime est estimé à 10.000 km2.

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