Port de Sète : la CGT dénonce des pratiques sociales "uniques en France"

La Fédération nationale des ports et docks CGT va "engager une procédure juridique et interpeller la région" Occitanie sur "des pratiques sociales uniques en France qui ne respectent pas la législation du travail" sur le port de Sète (Hérault), a déclaré mercredi 8 novembre un de ses responsables.
Lors d'une conférence de presse au sein du port de Sète, Serge Coutouris, secrétaire fédéral adjoint a énuméré des "pratiques scandaleuses", citant notamment le maintien de certains dockers pendant toute leur carrière dans le statut très précaire d'"occasionnels", d'intérimaires pendant quinze ans au même poste, la survivance de cotisations retraite "à la vignette", un système qui "a théoriquement disparu" et ne prend pas en compte les fluctuations de salaires ou encore la non-signature de contrats de travail journaliers.
"Ce n'est pas normal qu'on soit sur le port de Sète en zone de non-droit", a-t-il dit, réclamant "le respect des règles sociales", alors que la profession est historiquement marquée par une grande précarité. "On ne lâchera pas", a-t-il ajouté, assurant que l'inspection du travail disposait déjà "d'un gros dossier" et soulignant que le sujet était particulièrement d'actualité après l'annonce du développement du trafic des conteneurs dans le port sétois.

"La CFDT a tendance à vouloir maintenir la situation actuelle"

"Le président de l'EPR (Établissement public régional, NDLR) et son Conseil d'administration ne sont pour rien" dans cette situation sociale, a réagi Jean-Claude Gayssot, qui préside "Port Sud de France". "Mais je ne m'en lave pas les mains, je me suis engagé, dans le cadre du développement actuel du port de Sète pour qu'avec les embauches nouvelles nous fassions tout pour changer le rapport entre le nombre de dockers permanents et le nombre "d'occasionnel"", a assuré l'ancien ministre communiste des Transports.
"J'ai attrapé les employeurs", a ajouté Jean-Claude Gayssot, précisant qu'ils s'étaient engagés à faire évoluer leurs pratiques. La CGT "a raison de se battre pour l'application d'un accord de branche sur la pénibilité" et pour réduire la précarité, a-t-il poursuivi. "Mais actuellement, le syndicat majoritaire des dockers à Sète est la CFDT" qui a, selon Jean-Claude Gayssot, "tendance à vouloir maintenir la situation actuelle".
Le conseil régional Occitanie n'a en revanche pas souhaité réagir à ce stade à l'interpellation de la CGT.
Plusieurs dizaines de dockers et représentants syndicaux ont observé mercredi matin devant les barrières blanches d'accès à la zone portuaire un arrêt de travail d'une heure à l'appel de la Fédération nationale des ports et docks CGT.
Assurant avoir tenté depuis des mois de négocier avec les employeurs de la Manutention portuaire sur le port de Sète, la Fédération nationale des ports et docks CGT avait appelé à des actions dans les ports où sont présents les sociétés Bolloré et Sea Invest.
Selon la CGT, qui revendique 90 % de représentativité sur les ports français, une soixantaine de dockers "occasionnels" et une trentaine de "mensualisés" (en CDI) sont employés sur le port sétois.

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