Pour les transporteurs franciliens, le péage de transit va "tuer le secteur"

"Ça va finir de tuer le secteur", s'alarme Katia Sterna. Pour les transporteurs d'Île-de-France, l'arrivée, notamment sur le périphérique parisien, du nouveau péage de transit poids lourds qui succède à la très décriée Écotaxe est un "vrai casse-tête administratif".
À la tête des 17 employés de KSP, une société de transport à Ozoir-la-Ferrière en Seine-et-Marne, ce chef d'entreprise estime qu'il "faudra faire des avances de trésorerie". "Vu la taille de mon entreprise, c'est impossible. Autant mettre la clé sous la porte", lâche Katia Sterna. Même inquiétude chez André Bastet, PDG de Sofrat, une autre société du secteur : "Je pense qu'on perd d'office 10 % à 15 % de nos effectifs pour pouvoir parer à cette taxe".
Le Conseil de Paris a approuvé mardi 30 septembre l'application du péage de transit poids lourds sur le boulevard périphérique. Ce nouveau dispositif, qui doit être testé à blanc (sans que les transporteurs ne soient assujettis à la taxe) au niveau national à compter de mercredi 1er octobre avant de devenir pleinement effectif début 2015, vise les véhicules de plus de 3,5 tonnes et devrait concerner 4.300 km d'axes routiers. Le péage coûtera en moyenne à 0,13 centime d'euros par kilomètre et devrait rapporter 5 millions d'euros à Paris - 600 millions à l'échelle nationale, contre 1,15 milliard pour la défunte Écotaxe.

Pollueur/payeur

L'objectif est de financer de nouveaux projets d'infrastructures de transports et limiter les nuisances sonores et environnementales sur le périphérique, propriété de la ville de Paris, explique l'adjoint aux Transports de la municipalité, Christophe Najdovski. Quelque 70.000 poids lourds circulent chaque jour sur la rocade de contournement de la capitale, rappelle-t-il. Et son entretien coûte plusieurs millions d'euros à Paris chaque année. Pour l'élu écologiste, "il faut appliquer le principe du pollueur/payeur sur cette voie utilisée comme un itinéraire de délestage".
"Taxer les transporteurs étrangers, pourquoi pas, mais pour les transporteurs régionaux, ce n'est pas juste", rétorque André Bastet. La majorité des clients de sa société étant situés dans l'Est parisien, ce chef d'entreprise affirme qu'il lui est compliqué de ne pas passer par le périphérique. "On peut l'éviter, mais ça veut dire qu'on va envoyer les camions dans les villes sur les nationales alentour, assure-t-il. Et je pense que ces villes sont suffisamment saturées pour éviter de faire passer par-là".

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