Quand les parkings deviennent des plateformes logistiques

Les parkings ne sont plus ce qu’ils étaient, de simples lieux de dépôts temporaires de véhicules. Ils deviennent des espaces multi-services. Lyon Parc Auto se glisse dans ce créneau.
Le parking des Halles, dans le quartier de la Part-Dieu, à Lyon, a été construit en 1970. Il comprend 470 places et un toit en terrasse et va faire l’objet d’un complet réaménagement qui n’oubliera pas la logistique urbaine. L’artiste lyonnais Mengzhi Zheng, l’architecte William Wilmotte et la paysagiste Anne-Laure Giroud vont entièrement revoir le toit-terrasse de 1.800 m2 qui sera ouvert au public et comportera un coin-buvette, un espace paysager et une "œuvre d’art globale qui mettra en valeur le puits central".

Carburants alternatifs

Outre le restaurant, la location de scooters électriques, l'espace vélos et l’auto-partage, on trouvera au rez-de-chaussée, un espace de logistique urbaine. Celui-ci démarrera avec 380 m2 gérés par la société Oxipio qui assurera la livraison de colis via des triporteurs électriques avec remorques pouvant contenir 250 kg de marchandises et plusieurs VUL en bio GNV. Oxipio devrait livrer plusieurs centaines de clients par jour, particuliers et commerçants, et assurer également des opérations de stockage.
Oxipio a été créée à Lille en 2008 par Philippe Malraux. Cette SAS à capital variable est aujourd’hui présente à Lille, Lyon, Annecy, le sera bientôt à Bordeaux et dans d’autres villes ainsi qu’à Londres, Genève, Bruxelles, Anvers, Barcelone et même au Brésil où des contacts sont établis.
Les travaux du parc des Halles démarreront début 2017 pour une livraison au second semestre et pour un coût estimé à 5 millions d’euros incluant le changement des ascenseurs, les mises aux normes d’accessibilité, le gros œuvre et l’étanchéité, le changement des éclairages, la reprise des façades.
LPA vient de confier à Philippe Bossin, directeur et fondateur du Cabinet Interface-Transport, la responsabilité de la R&D et la logistique urbaine. "La logistique urbaine est l’un des facteurs forts de la vision future de nos parcs. Nous voulons être des acteurs majeurs de la mobilité dans l’agglomération. La mobilité des marchandises, à l’heure de l’explosion du e-commerce est un enjeu important pour une métropole comme Lyon", remarque Louis Pelaez, président de LPA, une société d’économie mixte lyonnaise détenue à 60 % par la municipalité. Le premier ELU a été créé sur le site du parking LPA des Cordeliers avec les Transports Deret. Des réflexions sont en cours à la Cité Internationale de Lyon.
Le transport des marchandises en ville, longtemps grand oublié des politiques publiques, très axées sur une "chasse à la voiture" pas toujours judicieuse est un sujet en évolution. Les spécialistes rappellent souvent que les gros camions, en transportant de très grandes quantités de marchandises contribuent à une diminution du trafic et encombrent moins la voirie que les très nombreux petits véhicules de livraisons. Encore faudrait-il que les réductions de voirie, les trottoirs de plus en plus hauts, la multiplication des obstacles ne nuisent pas en fin de course à la mobilité ! Le "dernier kilomètre" représenterait 20 % du coût logistique total. Pour ne pas tomber dans la démagogie, le sujet demande une prise en compte globale et à long terme de cette chaîne logistique très complexe.

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