Quel repreneur pour les chantiers navals STX France ?

Le chantier naval STX de Saint-Nazaire devrait bientôt changer d'actionnaire. Alors que sa maison-mère sud-coréenne est au bord de la liquidation judiciaire, sa vente ne fait presque plus de doute et les syndicats s'inquiètent de l'identité de l'éventuel repreneur.
Les temps sont durs pour les fleurons économiques coréens liés au transport maritime. Détenteur des deux tiers du capital des chantiers navals STX France depuis 2008, le tiers restant étant aux mains de l’État français, le groupe coréen STX Offshore & Shipuilding est lourdement endetté. Il se trouve sous le contrôle de ses créanciers depuis 2013, dont la banque publique Korea Development Bank et a jusqu'au 9 septembre pour présenter un plan de restructuration à la justice coréenne et éviter la liquidation.
À l'approche de cette échéance, les syndicats du dernier grand chantier naval civil français, qui représentent 2.600 salariés, s'inquiètent de leur avenir, bien que le carnet de commandes soit rempli pour les dix prochaines années, avec quatorze paquebots de croisière à construire pour ses deux principaux clients, l'italo-suisse MSC et l'américain Royal Caribbean.

Dix ans de travail assurés

Craignant d'être repris par un concurrent ou un chantier étranger voulant "faire main basse" sur les compétences et les savoir-faire de STX France, le syndicat Force ouvrière (FO), qui prône une nationalisation du chantier naval ou au moins que l’État en devienne l'actionnaire majoritaire, en appelle au Premier ministre Manuel Valls pour qu'il le reçoive "dans les meilleurs délais". "Il y a un risque majeur : la liquidation judiciaire de notre actionnaire majoritaire. (...) Et il n'y a rien qui transparaît sur ce que compte faire l’État. On a zéro information sur les solutions envisagées", peste Jean-Marc Perez, secrétaire adjoint FO.
La CGT navale déplore également l'"opacité" autour d'un éventuel "changement d'actionnaire dont personne aujourd'hui ne sait qui il pourrait être". Mais quel que soit l'actionnaire, la CGT réclame surtout de nouvelles embauches pour faire face à la charge de travail des dix prochaines années.

Des tractations en cours

"Avec le carnet de commandes qu'on a, on a besoin de trouver rapidement un actionnariat stable pour qu'on puisse travailler sereinement", martèle de son côté Christophe Morel, délégué CFDT, qui plaide pour une "solution locale", avec une éventuelle participation de collectivités et de citoyens pour compléter le "tour de table" au côté d'un industriel. Car si aucune information officielle ne filtre, "on sait qu'il y a des tractations et des discussions en cours", assure-t-il.
STX Offshore & Shipbuilding avait dès 2014 cherché à se débarrasser de ses chantiers nazairiens, mais le processus de vente avait été interrompu de facto, "faute de combattants", rappelle François Janvier, délégué CFE-CGC.
"La situation est différente. Maintenant, la vente c'est une certitude, STX ayant mandaté un cabinet pour chercher un acheteur", affirme-t-il. "L'inquiétude, c'est qui et pour quoi faire ? (...) Est-ce qu'on peut intéresser des gens de la construction navale ? Des clients ? Des locaux ?", s'interroge le syndicaliste.
Parmi les noms souvent cités dans la presse de candidats potentiels à la reprise, ceux de son concurrent italien Fincantieri, ou du groupe asiatique Genting Hong Kong, qui a récemment racheté quatre chantiers allemands, effraient particulièrement François Janvier.
Pour le président (LR) de la Région des Pays de la Loire, Bruno Retailleau, "il n'y a pas lieu aujourd'hui de céder à la panique". "On est à l'abri de mauvaises surprises, dans la mesure où l’État a une minorité de blocage, où il y a un pacte d'actionnaires qui comporte des clauses qui permettent de se tenir à l'abri d'une vente qu'on ne souhaiterait pas ou en tout cas que STX tombe entre de mauvaises mains", soutient-il.
"L’État a la main" et les dernières nouvelles sont "plutôt rassurantes", assure l'élu, qui explique être en contact régulier avec le ministère de l’Économie.

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