RN 66 : le projet ressort de terre

C’est un dossier vieux de quelques décennies, que l’on croyait enterré à jamais. La déviation de la RN 66 dans la vallée sous-vosgienne de la Thur, dans le Haut-Rhin, remonte à la surface, à la surprise générale. Mais il faut lui trouver 1 milliard d’euros…
Plusieurs élus de la majorité régionale de droite emmenés par le ministre-président de Région, Philippe Richert, ont soumis récemment ce projet au ministre des Transports, Thierry Mariani. Son coût est prohibitif : l’estimation porte sur 1 milliard d’euros pour une vingtaine de kilomètres au pied du col du Bussang.

Dix-huit tunnels et viaducs

Le montant s’explique par les dix-huit tunnels et viaducs à creuser dans la montagne. Ses partisans, en tête le conseiller général UMP Jean-Jacques Weber, ont conscience que l’argent n’est pas disponible aujourd’hui mais ils souhaitent prendre date pour le jour où les marges de manœuvre financières seraient retrouvées.
Le scénario est «désolant» selon François Tacquard, l’adversaire politique local de Jean-Jacques Weber, président de la Communauté de communes. Également président de l’Association des élus du massif vosgien (AMV), François Tacquard craint le dynamitage du schéma de transport que cette structure défend pour soulager le trafic poids lourds : un massif vosgien vierge de grand transit qui le contournerait par le Nord et le Sud, un trafic interrégional dirigé vers le tunnel de Sainte-Marie, de façon à réserver la circulation dans les cols à la desserte locale. L’AMV attend une position du ministère de l’Écologie d’ici la fin de l’année. Classée axe européen, la portion de RN 66 de la vallée de la Thur est traversée chaque jour par 20.000 à 25.000 véhicules.

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