Rail-route, fer de lance du transfert modal en Europe

Avec une croissance de 5,5 % en nombre d’expéditions et en tonnes-kilomètres, le transport combiné rail-route se rapproche en 2011 de ses niveaux d’avant-crise en Europe. L’UIRR anticipe un développement moyen identique jusqu’en 2030 sous réserve de résoudre plusieurs obstacles.
Lors de sa récente assemblée générale, les membres de l’Union internationale rail-route (UIRR) se sont déclarés prêts à relever le défi posé par le Livre blanc sur les transports publié par la Commission européenne l’an passé. Il suggère le transfert de 30 % des tonnes-kilomètres des trajets routiers longue distance, soit de plus de 300 kilomètres, sur des modes alternatifs d’ici 2030, et de 50 % à l’horizon 2050.
Pour Rudy Colle, qui achevait son dernier mandat à la tête de l’UIRR, "le combiné rail-route réalisera la majeure partie de cet objectif certes ambitieux mais réaliste. Les quelque 7 % de croissance annuelle moyenne réalisés au cours des quinze années précédant la crise économique en 2008 démontrent son potentiel". D’après les estimations de l’union, le taux de croissance annuel du rail-route entre 2010 et 2050 devrait en effet avoisiner 5 % pour parvenir au transfert modal envisagé. Un scénario jouable donc à condition de résoudre plusieurs handicaps dont les "inégalités de concurrence toujours en faveur de la route aujourd’hui". Autre enjeu : "Achever la restructuration du secteur ferroviaire en permettant une plus grande innovation ainsi qu’une qualité de service et une efficacité accrues". En parallèle, les États membres devront "travailler en collaboration plus étroite de sorte à transformer les infrastructures ferroviaires en un espace européen unique doté d’une véritable interopérabilité, et à développer les chaînons manquants de leurs réseaux. Enfin les opérateurs de fret ferroviaire et de transport combiné devront collaborer en vue d’offrir un service de meilleure qualité".

Essor des trafics non accompagnés

Avec 44,7 milliards de t-k en 2011, soit un tiers du trafic ferroviaire européen, l’activité rail-route a atteint 97 % de son trafic réalisé en 2008.
Cet écart provient pour l’essentiel des trajets domestiques car les expéditions transfrontalières tout comme les volumes globaux ont rattrapé depuis longtemps leur retard. Par technique, une autre lecture fait apparaître un développement plus soutenu du combiné non accompagné. Avec 15,5 millions d'EVP traités l’an passé, il bénéficie de la croissance des conteneurs maritimes qui représentent désormais 57 % de son trafic contre 43 % pour l’activité continentale composée de caisses mobiles et semi-remorques. Second moteur : l’international à l’origine de près de 85 % des trajets et en hausse de 10 % tandis que l’activité domestique se développe de 5 % seulement. Appelé aussi "route-roulante" et limité en 2011 à 425.000 camions transportés, le rail-route accompagné recule de son côté de 5 %. Là aussi, l’international se distingue avec une progression de 11 % contre une chute de 25 % des trafics nationaux. Satisfaite de l’augmentation globale, l’UIRR épingle cependant "la qualité de traction inégale selon les pays" et "la détérioration de la performance du service ferroviaire exacerbée par les travaux menés sur l’infrastructure".

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