Ralentissement des démolitions de porte-conteneurs avant le nouveau canal de Panama

Le nombre de démantèlements de porte-conteneurs est en baisse depuis le début de l'année. Une situation provisoire due aux problèmes de la côte Ouest américaine et à l'essor de la côte Est, d'après Alphaliner. Le lancement du nouveau canal de Panama devrait y mettre fin.
Depuis le début de l'année, on assiste, dans le secteur de la ligne régulière, à un recul des mises à la casse des porte-conteneurs. Cette évolution s'accompagne d'un phénomène de vieillissement de la flotte en opération, à rebours de la tendance des ces huit dernières années. Ainsi, la capacité cumulée des navires déconstruits entre janvier et août 2015 est tombée à 95.000 EVP, contre 323.000 EVP l'an dernier durant la même période. Et l'âge moyen  des navires démantelés est de 23 ans depuis le début de l'année, alors qu'il était de 22 ans l'an dernier à la même époque.
Alphaliner avance des explications à cette évolution.

Les plus navires gros épargnés

Pour le consultant, la demande sur le marché de l'occasion a sauvé une partie des navires les plus anciens des chantiers de démolition. Certaines unités destinées initialement aux acheteurs d'épaves sont restées en activité, leur propriétaire profitant d'une "mini-reprise" du marché de l'affrètement en début d'année, avec une hausse des tarifs de 30 % depuis janvier. Le cabinet de conseil cite l'exemple du "Cape Sounion", un navire de 1.055 EVP construit en 1996 a été acheté en décembre par un ferrailleur qui l'a revendu à MSC six mois plus tard. De son côté, Hapag-Lloyd, qui avait annoncé vouloir se débarrasser de 16 vieux navires, en a finalement revendu 11 pour reprendre du service, dont 9 unités de 20 ans et plus.
L'augmentation des prix de l'affrètement est concomitante de la baisse du prix d'achat des navires en fin de vie, tombée de 500 dollars la tonne de déplacement lège en 2014 à 320 dollars aujourd'hui.
Une autre réponse est à chercher du côté de la taille des unités démantelées, qui est elle aussi en baisse. Les 130 porte-conteneurs cellularisés démolis au cours des huit premiers mois de 2014 avaient une capacité moyenne de 2.505 EVP. Les 54 envoyés à la casse cette année affichent 1.765 EVP en moyenne. Ce sont donc principalement les navires les plus gros qui ont vu leur existence prolongée. De janvier à août 2014, 28 panamax de 4.000 à 4.800 EVP avaient été mis au rebut, ainsi que 16 overpanamax compris entre 4.200 et 5.300 EVP. En comparaison, seulement 4 panamax de 4.200 à 4.600 EVP ont été démolis depuis le début de cette année. Alphaliner précise cependant que plusieurs armateurs ont déjà programmé le retrait de leurs plus anciens navires panamax et overpanamax, dont Hapag-Lloyd, Hanjin et Zim.

Décongestion des ports américains

Pour Alphaliner, la raison du report des démolitions de gros porte-conteneurs serait la forte demande en navires panamax constatée cette année en raison de deux facteurs. D'abord, la longue grève qui a touché les ports de la côte Ouest des États-Unis et la congestion inhérente qu'il a fallu absorber par l'ajout de navires. Ensuite, la hausse de la demande sur le marché transpacifique, mais du côté Est de l'Amérique cette fois. "Le lancement de six services Extrême-Orient-côte Est a absorbé 60 navires panamax", explique ainsi le cabinet.
Ce dernier s'attend à ce que la situation actuelle ne soit qu'une parenthèse. Il prévoit que le niveau de démolitions augmentera en 2016 par rapport à cette année. En autorisant le passage d'unités de 9.000 EVP, l'ouverture du canal de Panama élargi en avril de l'année prochaine ringardisera de fait les navires panamax, ce qui devrait envoyer les plus anciens d'entre eux à la casse.
L'élargissement du canal interocéanique pourrait, selon Alphaliner, entraîner le démantèlement de 40 vieux panamax à plus ou moins long terme à partir de l'année prochaine. "Il demeure une incertitude sur le temps que prendront ces démolitions, vu que le prix d'achat des épaves est au plus bas depuis six ans. La tendance n'est pas à une remontée rapide des tarifs étant donné la faiblesse du prix de l'acier", commente le cabinet.
Malgré cette incertitude, le consultant reste persuadé que le marché remontera en même temps qu'augmentera la flotte désactivée. Cette dernière est restée sous les 2 % de la capacité mondiale durant les sept premiers mois de l'année, avant de monter à 2,5 % en septembre, principalement en réaction de la pression sur les prix existant sur le trade Asie-Europe (lire ici et ).

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