Rouen : "Hors céréales, nos trafics sont stables"

Selon Nicolas Occis, le président du directoire du Grand Port maritime de Rouen (GPMR), "hors céréales, les trafics sont stables".
Pouvez-vous nous faire un point d’étape sur les trafics du port ?

Les résultats sont à considérer à l’aune de la campagne céréalière 2016-2017 qui, comme vous le savez, a été catastrophique. Je vous rappelle que nous sommes passés d’un plus haut historique proche de 9 millions de tonnes exportées à un plus bas à 4,4 millions de tonnes. À la fin du mois d’août, notre trafic global s’établissait à 13,1 millions de tonnes, soit un repli de 15,8 % alors qu’il s’affichait à moins 30 % en janvier. On rattrape donc notre retard. Hors soubresauts céréaliers, les trafics sont stables ce qui est plutôt rassurant. Les produits pétroliers reculent de 3 points mais il faut se souvenir qu’en 2016, un arrêt technique sur la plateforme Exxon de Port-Jérôme l’avait contraint à importer davantage de produits raffinés. Si l’on met de côté les céréales, les vracs solides progressent de 17 %, avec + 8 % pour les engrais solides et + 2 % pour les matériaux de construction. Enfin côté croisières, on a déjà accueilli 27.000 touristes en huit mois quand on en avait reçu 29.000 sur l’ensemble de l’année 2016 et, pour ne parler que de Rouen, quatorze escales sont programmées cette année contre sept en 2016.
Vous insistez sur l’importance des céréales à Rouen. Comment s’annonce la nouvelle campagne ?

La moisson de cet été a été très correcte, tant en quantité (la quatrième en volume de ces dix dernières années) qu’en qualité, en valeur protéinique notamment, ce qui nous ouvre des perspectives vers la péninsule Arabique, par exemple. La campagne devrait s’achever l’été prochain aux alentours de 7 millions de tonnes, ce qui en ferait une campagne moyenne. À son démarrage, la concurrence des pays de la mer Noire, qui bénéficie d’une parité euro-dollar favorable, est forte. Début 2018, quand leur production sera écoulée, de nouveaux marchés seront accessibles comme l’Égypte.

Le projet stratégique du GPMR misait sur une augmentation du trafic global. Dans quels domaines peut-on attendre des progressions ?

On essaie de développer tous les trafics. Dans le secteur céréalier, les opérateurs investissent. Il y a un an, Beuzelin a inauguré des nouveaux équipements qui complètent la palette classique du port. Senalia, notre chargeur le plus important, va investir dans de nouveaux portiques sur son terminal de Grand-Couronne. Nous l’accompagnons en renforçant les quais et approfondissant la souille. Ces travaux, qui sont destinés à s’adapter à notre grand programme d’arasement des points hauts du chenal de la Seine, seront achevés fin 2018. Du côté des engrais, autre spécialité de Rouen qui est également leader national dans ce domaine avec environ 2 millions de tonnes traitées par an, nous inaugurons le 26 septembre le quai renforcé dédié à Boréalis. Côté vracs liquides, le groupe Bolloré investit sur le site de l’ex-raffinerie Petroplus et nous l’accompagnons également avec des travaux en cours sur le terminal Jupiter qui se termineront à la fin de l’année. Tous ces exemples constituent des indices tangibles que les industriels croient dans le port de Rouen.

Un contre-exemple, le papetier thaïlandais Double A ?

Les espoirs d’importation de produits forestiers semblent s’éloigner. Mais cela n’enlève rien au potentiel commercial d’un terminal à Alizay, en amont de Rouen. Nous n’avons pas effectué les travaux maritimes pour un appontement dédié mais réalisé ceux pour la desserte terrestre. Des études de marché sont en cours. D’autres trafics pourraient être accueillis à Alizay et pas seulement des matériaux de construction. Parallèlement, nous réfléchissions avec les collectivités territoriales concernées à un montage financier pour soutenir ce projet.

Concernant la logistique conteneurs, le port de Rouen semble souffrir de plus en plus avec le départ d’opérateurs notamment et de lignes.

Dans cette activité, le déséquilibre est historique. Rouen est un spécialiste du groupage à l’export vers l’Afrique et les Dom-Tom. Le problème des armateurs c’est le repositionnement des conteneurs vides. C’est pourquoi, avec les opérateurs, nous travaillons sur plusieurs pistes. Elles pourraient bénéficier de la position géographique de Rouen idéalement positionné pour devenir une zone tampon entre Le Havre, porte d’entrée des conteneurs, et l’Île-de-France, zone de grande consommation. Pour favoriser ces importations, nous avons d’ailleurs décidé de supprimer les droits de port marchandise sur les conteneurs.

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