SNCM : l'État et Transdev ne votent pas l'achat de navires

Les deux principaux actionnaires de la SNCM, l'État et Transdev, ont refusé de participer au vote sur la prolongation de la lettre d'intention pour la commande de quatre navires au chantier STX de Saint-Nazaire, ce qui rend caduque la lettre depuis lundi 30 juin, a-t-on appris auprès des représentants des salariés. La confirmation de la commande de quatre navires auprès du chantier naval STX, réclamée par les syndicats, n'a pas été soumise au vote, avait dans un premier temps indiqué la source proche du dossier. Selon Maurice Perrin, délégué syndical CFE-CGC et représentant des actionnaires salariés au CS, les représentants de Transdev et du gouvernement sont sortis lors de cette question, empêchant que la quorum nécessaire ne soit atteint. "L'État se déjuge, les masques tombent", a-t-il estimé, rappelant que le gouvernement avait voté la lettre et lancé une mission sur la recherche de financement. "Ça justifie largement le conflit, la mobilisation", a-t-il ajouté, alors qu'une large intersyndicale, dont seul le syndicat des travailleurs corses (STC) est exclu, mène un grève reconductible depuis mardi 24 juin, une première en saison estivale.
Transdev n'était pas favorable à une telle confirmation, nombre de questions sur le financement de l'acquisition des navires restant en suspens. Le CS a en revanche voté pour le report d'un an de l'échéance des avances de trésorerie lors d'un conseil de surveillance, selon une source proche du dossier, ce qu'ont confirmé les représentants des salariés. Ces avances de trésorerie s'élèvent à 103 millions d'euros (en deux tranches de 73 et 30 millions d'euros) de Transdev à la SNCM, ainsi que de respectivement 14 et 10 millions d'euros de Veolia et de l'État (via la CGMF) à la SNCM, a précisé une source proche du dossier. Les organisations syndicales dénoncent un "revirement de l'État" sur le plan industriel de relance de la SNCM mis en place depuis dix-huit mois. Ce plan, longtemps soutenu par le gouvernement, prévoit un pacte social qui a été enclenché, avec 500 suppressions de postes (sur 2.600) et une augmentation du temps de travail.
La contrepartie industrielle, la commande de quatre navires plus performants, a en revanche été arrêtée net lors de nomination d'Olivier Diehl à la tête de la compagnie, un dirigeant choisi par Transdev, actionnaire principal, et l'État. Une décision justifiée par l'état des finances de la compagnie et la lourde sanction de l'Union européenne, qui demande à la compagnie de rembourser 440 millions d'euros d'aides publiques jugées illégales. De son côté, l'État a annoncé des "discussions" avec la Commission européenne pour trouver une solution à cette menace de remboursement. "Nous devons trouver des solutions qui nous permettent d'éviter que la SNCM ne soit pas dans un entre-deux crises permanent", avait souligné la semaine dernière le secrétaire d'État aux Transports, Frédéric Cuvillier, affirmant "avoir engagé une négociation avec la Commission européenne".
La CFE-CGC a jugé un peu plus tôt dans l'après-midi que Frédéric Cuvillier "recherche et porte l'entière responsabilité de la prolongation du conflit" après le report à lundi en visioconférence d'une rencontre, initialement prévue de visu jeudi, puis vendredi, avec les représentants syndicaux. Les huit navires de la SNCM sont à quai depuis mardi matin, alors que la saison estivale démarre réellement cette semaine.

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