SNCM : l'OTC envisage la rupture de la DSP

Le président de l'Office des transports de la Corse (OTC), Paul-Marie Bartoli, a annoncé jeudi 27 mars qu'il envisageait de demander au préfet de réquisitionner des navires pour briser la grève de la SNCM "qui prend une nouvelle fois la Corse en otage", et la "rupture unilatérale" de la DSP. La SNCM est en grève depuis mercredi 26 mars pour la seconde fois depuis janvier et depuis le renouvellement de la DSP de transport maritime entre la Corse et le continent. "On ne peut pas prendre en permanence la Corse et son économie en otages", a dit Paul-Marie Bartoli. Aussi, a-t-il souligné, les autorités insulaires envisagent-elles "la rupture et la dénonciation unilatérale de la DSP". "Nous ne voulons pas la mort de la SNCM mais nous avons besoin d'une SNCM "relookée"", a ajouté le président de l'OTC. Il a indiqué être en contact permanent avec celui de la Collectivité territoriale de Corse, Paul Giacobbi, le ministère des Transports et la direction de la SNCM. "Mais, a-t-il ajouté, je ne peux pas intimer d'ordre aux actionnaires ou à l'État."
Le représentant CGT (majoritaire) des marins de la SNCM, Frédéric Alpozzo, a répliqué que " Paul-Marie Bartoli devrait plutôt aider à une sortie du conflit, que d'envisager d'envoyer des gens au chômage et de casser le service public. On préférerait le voir agir auprès du gouvernement où il a des amis politiques". À l'issue d'une assemblée générale, vendredi 28 mars, Frédéric Alpozzo a indiqué que la grève avait été "reconduite à l'unanimité et renforcée avec de nouveaux grévistes", après le retour à Marseille d'un navire, le "Danielle Casanova", d'Algérie.
Des élus marseillais de toutes tendances ont appelé jeudi 27 mars le gouvernement et le président François Hollande à intervenir dans ce conflit. Les syndicats demandent aux élus de faire pression sur le gouvernement pour évincer l'actionnaire principal Transdev, face aux "menaces graves et imminentes" pesant sur l'avenir de la compagnie. Avec les élus marseillais, ils souhaitent que "la direction soit confortée pour pouvoir appliquer le plan de redressement" et "qu'un actionnariat provisoire" soit mis en œuvre avec l'arrivée de nouveaux actionnaires.
Le ministre des Transports, Frédéric Cuvillier, a dénoncé jeudi 27 mars "les propos alarmistes" des actionnaires majoritaires qui "ne sont pas acceptables", affirmant que "tous les engagements qui ont été pris au lendemain de la crise du mois de janvier ont été tenus pour l'État". La SNCM est engagée dans un plan de redressement prévoyant un renouvellement de la flotte, une augmentation du temps de travail et une réduction d'environ 500 postes sur 2.600. Ce plan est jugé "fragile" par Transdev qui exige des mesures plus drastiques. La SNCM fait face à des difficultés financières chroniques. La justice européenne a récemment décidé qu'elle devait rembourser 440 millions d'euros d'aides indues à l'État et à la Corse.

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