SNCM : le conflit s'envenime en Corse

La grève à la SNCM s'est envenimée ces derniers jours à Marseille, mais surtout en Corse, après dix jours d'un conflit sans issue en vue, qui plombe plus sérieusement encore la situation financière de la compagnie maritime en difficulté.
Le mouvement entamé le 24 juin à la SNCM à l'initiative de tous les syndicats à l'exception du Syndicat des travailleurs corses (STC) n'a pas faibli : aucun des huit navires de la société n'a transporté le moindre passager vers ou au départ de la Corse ou du Maghreb, et la CGT, qui a reconduit la grève jeudi 3 juillet, promet même de "nouvelles actions".
Les marins CGT ont donné un tour spectaculaire à leur combat mardi 1er juillet, en bloquant à quai au port de Marseille un des trois navires de La Méridionale, le "Kalliste". Ce cargo mixte arrivait le matin de Bastia et devait repartir le soir même pour le port corse. Il n'a pas bougé depuis. La Méridionale, co-délégataire avec la SNCM du service public vers la Corse, a donc décidé mercredi 2 juillet de dérouter ses deux autres navires vers Toulon, "aucune garantie de sécurité n'étant établie sur le port de Marseille", selon son directeur marketing, Laurent D'hoorne. Les compagnies de croisières, à l'origine d'une importante manne financière pour Marseille, ont elles aussi décidé de faire débarquer ailleurs leurs passagers. En vertu d'un accord avec la SNCM, La Méridionale récupère en tout cas certains de ses clients empêchés d'embarquer par la grève. "Mais à cette époque de l'année, nos navires sont déjà extrêmement chargés, et nous ne pouvons prendre tout le monde. Nous tentons donc de multiplier les rotations", explique Laurent D'hoorne, précisant que 3.000 passagers sont attendus d'ici ce week-end, qui marque le coup d'envoi de la haute saison d'été.

500.000 euros de pertes par jour

Jeudi 3 juillet, ce sont les socioprofessionnels de Corse, excédés par le mouvement, qui se sont violemment fait entendre. Quelques centaines d'entre eux ont tenté de prendre d'assaut à coups de pierre le "Jean-Nicoli", stationné à Porto-Vecchio, le forçant à appareiller vers Marseille. La SNCM réalise traditionnellement sur cette période estivale plus de la moitié de son chiffre d'affaires annuel. La direction assure que "pratiquement personne n'a été laissé complètement en détresse grâce à un gros travail d'information, via l'envoi de plus de 7.000 SMS, et de recherche de solution". Mais les réservations avaient déjà chuté de 10 % avant la grève, et "nous perdons environ 500.000 euros par jour et cela risque d'augmenter avec la pleine saison", relève la direction.

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