STM : "Pour une égalité de traitement entre les places portuaires"

Jean-Pierre Vigerie, le président du Syndicat des transitaires de Marseille-Fos et sa région (STM), note de nombreuses améliorations mais souhaite fluidifier davantage le passage portuaire et aéroportuaire. Il évoque aussi ses attentes concernant le nouveau code des douanes de l'Union.
Quel est le regard des transitaires sur la situation du port de Marseille-Fos ?
Les statistiques pour le conteneur ne sont pas mauvaises, même si elles restent en dent de scie. La réforme continue de porter ses fruits, la fluidité s'est globalement améliorée, nous en sommes plutôt satisfaits.

Le dialogue semble être devenu la règle...
Nous organisons des rencontres trimestrielles avec les acconiers pour évoquer les problématiques qui se posent avec les transporteurs. Nous avons commencé en 2012 au moment du déménagement de Seayard su Fos 2XL, débuté avec Eurofos en 2013 puis avec Med Europe Terminal (MET) dans les bassins Est cette année. Ces rencontres se font avec TLF et des transporteurs de terrain. Tout n'est pas parfait mais il y a de réelles améliorations, notamment la prise de rendez-vous avec Eurofos ou le système Gate Express de MET alors que Seayard a largement progressé. S'il y a une amélioration à apporter, c'est une meilleure répartition des arrivées de camions car les acconiers sont disponibles sur de larges plages horaires mais les transporteurs routiers se concentrent sur quelques heures le matin et le soir. Un lissage des arrivées dans le temps serait bénéfique.

Où en est la création d'un contrôle phytosanitaire sur le terminal de Seayard à Fos ?
Elle est finalisée mais pas tout à fait opérationnelle. Nous avons obtenu l'implantation d'un centre d'inspection frontalier (Cif) directement sur le terminal pour pouvoir faire contrôler le trafic de fruits et légumes en provenance d'Israël que Seayard a récupéré l'an dernier. Jusqu'ici, on utilise le poste d'inspection frontalier (Pif) qui est côté Eurofos mais qui nécessite de sortir d'un terminal et de faire le tour pour entrer dans l'autre. L'accord est signé, les locaux en préfabriqué sont construits, la sécurisation de la zone est faite, le personnel est disponible : la mise en exploitation est imminente. Nous avons une autorisation d'exploitation provisoire, nous verrons à quel point les différents intervenants – transitaires, acconiers et personnels phytosanitaires – sont satisfaits.
D'autre part, le Pif doit être mis en conformité, notamment avec des portes compatibles avec la taille des conteneurs. Le port travaille sur cette adaptation et sur la création d'une troisième porte pour les contrôles phytosanitaires. Toujours dans ce domaine, nous travaillons avec MGI pour que ces produits soient inclus dans le Cargo Community System AP+, ce qui est déjà le cas des produits vétérinaires. Cela permettra de dématérialiser le contrôle des documents et d'accélérer le dédouanement d'une demi-journée ou d'une journée, ce qui a son importance, surtout en fin de semaine.

Vous travaillez sur d'autres évolutions du Cargo Community System...
Nous poursuivons nos réunions d'expert entre professionnels ayant un accès direct à AP+. En plus de l'application chargeurs, nous travaillons avec agents et transitaires sur le booking via ce système directement auprès des agences maritimes. Nous testons aussi la possibilité d'éditer les B/L sur AP+. Après ça, nous aurons fait à peu près le tour, il restera à équiper nos partenaires du Maghreb pour pouvoir échanger entre les deux rives de la Méditerranée.
Dans le domaine aérien, nous avons mis en place le pilote Airport+ avec pour objectif de le faire adopter à Marseille-Provence et à Nice-Côte d'Azur, ce qui aiderait à fluidifier le passage aéroportuaire. Les aéroports considèrent que cela concerne plus les handleurs et les transitaires qu'eux-mêmes mais c'est un outil de traçage et une source statistique pour ces établissements qui ne savent pas forcément où va leur fret camionné. La finalisation est espérée début 2015.

Avez-vous d'autres dossiers en cours ?
Nous devons rencontrer bientôt le nouveau directeur régional des douanes (Guy Jean-Baptiste a remplacé Patrice Vernet le 1er septembre, NDLR). Le nouveau code des douanes de l'Union doit arriver dans le courant de l'année (et s'appliquer en mai 2016, NDLR) avec notamment le nouveau statut "custom representative" qui remplacera celui d'agréé en douane. Nous espérons aboutir à une égalité de traitement entre les places portuaires. Certains ports bénéficient du dédouanement avant l'arrivée de la marchandise ou de l'auto-liquidation de la TVA à l'import, comme en Belgique, ce qui n'est pas permis en France. La concurrence est donc faussée.

Du nouveau sur le projet de liaison ro-ro Tanger-Marseille ?
Il y a beaucoup de prudence sur ce dossier. Beaucoup sont intéressés mais chacun hésite à s'engager fermement. Il y a aussi le problème des flux retour. Nous avançons lentement malgré la volonté de toutes les parties. Les bénéfices seraient nombreux, économiques, écologiques et en termes de sécurité, mais il y a trop d'exemples d'initiatives qui n'ont pas duré. Il faut ouvrir plus largement qu'on ne le fait aujourd'hui. Les routiers français sont loin d'être les seuls concernés par un tel service, il faut regarder vers l'Allemagne, les Pays-Bas ou encore l'Italie.

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