STX/Fincantieri : Rome et Paris pensent parvenir "à un bon accord"

Le gouvernement italien reste ferme sur ses positions pour que le constructeur Fincantieri obtienne 51 % des chantiers navals STX France tout en prédisant "un bon accord", un optimisme partagé par le gouvernement français.
"Il me semble qu'il y a toutes les possibilités de conclure un bon accord" lors du sommet franco-italien prévu à Lyon mercredi 27 septembre, a affirmé lundi 25 septembre le ministre italien du Développement économique, Carlo Calenda, en marge d'un G7 Industrie à Turin. L'Italie comprend "les préoccupations des Français concernant le transfert du savoir-faire et le maintien des postes de travail" mais a rendu "claires les lignes directrices qui ne peuvent être discutées", a ajouté Carlo Calenda. Concernant des informations de presse sur un accord octroyant à Fincantieri, comme il le réclame, 51 % de STX France, Carlo Calenda a déclaré : "J'en serai très content", mais "ce sont des indiscrétions".
Côté français, la présidence a indiqué ne vouloir rien dévoiler avant la rencontre au sommet entre Emmanuel Macron et Paolo Gentiloni. Mais l'Élysée s'est dit "très raisonnablement optimiste sur le fait qu'il y aura un accord qui conviendra aux deux parties, qui sera équilibré". "Je crois qu'une solution pourra être trouvée", a précisé cette source, sans détailler la répartition future du capital. "Nous progressons dans la bonne direction", a confirmé le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, lundi soir en marge d'une inauguration. "Les intérêts stratégiques de l'État, des salariés, des savoir-faire seront en tout état de cause préservés", a-t-il souligné. "Si nous parvenons à un accord mercredi, c'est que les lignes rouges de chacun auront été respectées".
Dans une interview lundi au journal "La Stampa", Carlo Calenda a estimé, lui aussi, qu'il y a "les conditions pour parvenir à un accord, qui devra tenir compte tant des préoccupations des Français sur l'exportation du savoir-faire que des nôtres concernant la nécessité d'avoir un contrôle effectif pour faire fonctionner le groupe".
À la question "les 51 % de STX à l'Italie sont-ils intouchables ?", Carlo Calenda a répondu : "Ils le sont".

Grand pôle naval

La semaine passée, le quotidien "La Repubblica" affirmait que Paris n'était plus opposé à l'idée de donner la majorité de STX France à Fincantieri. "Les 51 % ne sont plus tabous pour nous. Nous rendrons les Italiens heureux et nous le serons nous aussi", a indiqué une source anonyme à l'intérieur du gouvernement français et proche du dossier, citée par le journal. Selon "La Repubblica", "la solution identifiée prévoit des pouvoirs renforcés et des garanties dans le conseil d'administration et en matière de stratégie pour l'actionnaire français".
La crise entre Paris et Rome a éclaté avec la nationalisation "temporaire" fin juillet de STX France, pourtant promis sous la présidence de François Hollande à Fincantieri, un groupe contrôlé par l'État italien. Son successeur, Emmanuel Macron, a rouvert le dossier, estimant que l'accord n'était "pas suffisamment protecteur des intérêts industriels stratégiques français".
Le chantier naval de Saint-Nazaire où sont produits des paquebots de croisières et des frégates militaires, emploie directement 2.600 salariés et fait travailler environ 5.000 personnes, via des sous-traitants.
Révisant le pacte d'actionnaires (à 55 % pour les Italiens, 45 % pour les Français), Emmanuel Macron a proposé à l'Italie un accord 50-50, ce que Rome a refusé. Pour faciliter un compromis, Paris a évoqué l'idée d'un grand pôle naval, civil et militaire, entre la France et l'Italie, ce à quoi le gouvernement italien s'est montré favorable.
Dans son interview à "La Stampa", Carlo Calenda a jugé possible de parvenir "dans un délai plutôt serré à un accord paritaire entre Fincantieri et Naval Group (ex-DCNS). Nous voulons une alliance européenne très importante mais faite avec toutes les garanties", ajoute-t-il.

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