STX : les syndicats entre déception et satisfaction

FO "déçue", la CFE-CGC et la CFDT "rassurées", la CGT sur sa faim : les syndicats ont réagi de façon mitigée jeudi 6 avril juste après que l'État a donné son accord de principe à une reprise des chantiers navals STX de Saint-Nazaire par l'italien Fincantieri.
Les représentants syndicaux ont été reçus dans l'après-midi à Bercy par le secrétaire d'État à l'Industrie, Christophe Sirugue.
Après l'entrevue, la déléguée FO s'est montrée la plus critique. "C'est une déception", a dit Nathalie Durand-Prinborgne, secrétaire de la section FO de STX France, qui s'attendait à une nationalisation. "Fincantieri est un concurrent direct, donc il y a une inquiétude sur les postes en doublon", a-t-elle ajouté, le bureau d'études, le service achats et le service commercial, soit "à peu près 500 postes". Toutefois, a-t-elle souligné, "majoritairement, les candidats à la présidentielle se sont exprimés pour l'utilisation du droit de préemption. Si le contrat entre Fincantieri et le tribunal central de Séoul est signé dans les semaines à venir, le droit de préemption peut courir jusqu'au mois de juillet, donc le nouveau gouvernement pourrait éventuellement l'utiliser".
De leur côté la CFDT et la CGT, opposées à la nationalisation évoquée par le gouvernement un moment, se sont montrées moins pessimistes. "La nationalisation n'était pas notre tasse de thé", a rappelé Christophe Morel, délégué syndical CFDT. "Aujourd'hui le danger semble écarté avec les garanties obtenues par l'État français donc pour nous c'est plutôt rassurant", a-t-il ajouté. Alain Lebrun, délégué syndical CGT à STX, a salué le travail "sérieux" de négociation avec Fincantieri, mais revendiqué "des garanties bien supplémentaires en termes d'emplois". "Quel que soit l'actionnaire principal de l'entreprise, ce n'est pas sa nationalité qui compte. La nationalisation pour nous, ce n'était pas un but", a-t-il ajouté.
François Janvier, responsable de la section CFE-CGC et élu au CE, s'est lui dit "plutôt rassuré" et "plutôt satisfait". "On avait formulé en intersyndicale un certain nombre d'exigences et, de notre point de vue, l'ensemble de ces exigences a été entendu". "Alors il va falloir qu'on soit vigilants parce que ce qu'on nous a présenté n'est qu'un projet d'accord", a-t-il dit.

"C'est un grand succès du secteur des chantiers navals italien"

Le maire PS de Saint-Nazaire a, lui, estimé "l'objectif atteint". "J'ai toujours dit lorsque STX a souhaité vendre les chantiers de Saint-Nazaire, je souhaitais que Fincantieri ne soit pas majoritaire que ce soit un actionnaire robuste au service d'un projet industriel et un actionnaire européen, nous y sommes", a déclaré David Samzun. "Ce qu'il faut retenir, c'est que l'État français pendant vingt ans à partir du moment où nous nous parlons aura le droit de veto sur toute modification de la structuration de ce pacte d'actionnariat. Aujourd'hui Fincantieri est minoritaire et l'État français est renforcé. On peut donc dire aujourd’hui que nous avons une visibilité en termes de commande, une stabilité, une robustesse en termes d'actionnariat", a-t-il ajouté.
Le président du Conseil régional des Pays de la Loire s'est dit pour sa part "surpris de la hâte de l’État à conclure un accord avec Fincantieri". "Il s’agit en effet d’un dossier hautement stratégique, et je ne pense pas que la proximité des élections présidentielles favorise une décision précipitée. En effet, l’actuel gouvernement n’aura pas à gérer les conséquences de son choix. L’arrivée aux côtés de Fincantieri d’un acteur bancaire italien, la Fundazione CR Trieste, a pour effet de donner aux Italiens la majorité du capital", regrette Bruno Retailleau.
Du côté italien, le ministre de l'Économie et des Finances s'est déclaré "très satisfait" de cette acquisition. "C'est un grand succès du secteur des chantiers navals italien" et "la démonstration que les grandes entreprises italiennes qui ont investi dans la compétitivité et la crédibilité internationales peuvent remporter des positions de leadership dans des secteurs stratégiques de l'économie globale", a-t-il souligné. "Si d'un côté les investissements étrangers en Italie peuvent contribuer à la croissance, de l'autre je juge très important qu'il y ait une plus grande présence italienne à l'extérieur", a ajouté Pier Carlo Padoan.

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