Pour la première fois samedi 26 mars, le TGV japonais "Shinkansen", pionnier mondial du transport ferroviaire ultra rapide né il y a un demi-siècle, a transporté des voyageurs jusqu'à l'île septentrionale majoritairement agricole de Hokkaido, au prix d'un lourd investissement. Aux premières heures de la matinée, une élégante rame, au profil aérodynamique et nez allongé, s'est élancée de la gare centrale de Tokyo en présence d'une foule de passionnés du rail, pour avaler 863 km en quatre heures, avec une vitesse de pointe de 260 km/h. Depuis cinq décennies, les Japonais, petits et grands, vouent une passion au Shinkansen - littéralement "nouvelle ligne principale" -, qui a contribué au rapide développement économique du Japon de l'après-guerre. L'archipel a inauguré la première de ces lignes entre Tokyo et Osaka en 1964, année des jeux Olympiques de Tokyo, ligne qui transporte à présent plus de 420.000 passagers par jour en moyenne (contre environ 60.000 la première année). L'extension porte sur une distance de 149 km, dont 54 km dans un tunnel ferroviaire sous le détroit de Tsugaru qui sépare Hokkaido de l'île principale du Japon, Honshu. Les coûts de construction de la nouvelle ligne ont dépassé 550 milliards de yens (4,4 milliards d'euros), pris en charge en partie par les contribuables japonais. L'opérateur JR Hokkaido prévoit de prolonger dans deux décennies le réseau jusqu'à la ville de Sapporo, chef-lieu de la préfecture, ce qui nécessiterait de dépenser 1.200 milliards de yens de plus.
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