Stratégie et finances au menu de l'AG annuelle de Lufthansa

Le crash d'un avion de Germanwings en France "laissera des traces pour toujours" chez Lufthansa, a assuré, lors de l'AG annuelle, le patron du groupe aérien devant des actionnaires manifestement plus préoccupés de stratégie et de finances.
Mercredi 29 avril, une minute de silence a été observée par les quelque 2.000 actionnaires, essentiellement des petits porteurs âgés, qui ont assisté pendant environ sept heures dans le centre des congrès de Hambourg à l'assemblée générale annuelle de Lufthansa. Les débats se sont cependant rapidement recentrés sur les sujets de prédilection des actionnaires : les mauvais résultats financiers - un bénéfice net divisé par six en 2014 -, la suppression du dividende, la réorientation stratégique, le climat social. Sans oublier les plateaux-repas en vol ou la taille des hôtesses de l'air. Le débat public s'est tout de même focalisé sur les possibles assouplissements du secret médical ou le nombre de personnes à maintenir dans le cockpit des avions.

Haut de gamme et liaisons transatlantiques

Pour les actionnaires mercredi ce qui comptait c'est que "les problèmes de Lufthansa sont toujours là", comme l'a dit Marc Tüngler, représentant de la fédération des actionnaires DSW. Comme beaucoup de ses concurrentes européennes, Lufthansa doit se battre sur plusieurs fronts : les compagnies low-cost lui volent les touristes, celles du Golfe la rattrapent sur les voyages d'affaires et le segment premium. Carsten Spohr, 48 ans, a pris il y a pile un an les rênes du groupe, qui chapeaute les compagnies Lufthansa, Germanwings, Swiss, Brussels Airlines et Austrian Airlines et emploie presque 119.000 personnes. Pour contre-attaquer, il veut positionner la compagnie Lufthansa sur le haut de gamme et les liaisons transatlantiques, et transférer une grande partie des liaisons intérieures et européennes à Germanwings, aux coûts moins élevés. Les coûts sont le gros souci du groupe, confronté aussi aux frais de renouvellement de sa flotte et aux taux d'intérêt bas qui l'obligent à provisionner plus pour les généreuses retraites de son personnel. "Lufthansa est coincée, en termes de stratégie et de coûts", a asséné à l'AG Ingo Speich, gestionnaire chez Union Investment, un fonds actionnaire. "2014 était l'année des tournants, 2015 sera une année de réalisations", a pourtant promis Carsten Spohr.
Du côté du climat social en tout cas, un sujet qui a beaucoup occupé les débats mercredi, des avancées pourraient se dessiner. Sur fond de conflit sur les conditions de départ en retraite, le syndicat des pilotes Cockpit a organisé depuis avril 2014 pas moins de douze grèves. Elles ont coûté plus de 200 millions d'euros à Lufthansa l'an dernier. Sur les six premiers mois de cette année, les coûts devraient atteindre 100 millions, a indiqué Carsten Spohr. Depuis le crash, Cockpit s'est abstenu de nouveaux mouvements sociaux. Le drame "nous a soudés", a affirmé le patron.
Lufthansa a proposé mercredi au syndicat de recourir à un arbitrage externe pour faire sortir les discussions de l'ornière, proposition que Cockpit a saluée. La Bourse voulait croire à une solution : l'action Lufthansa, l'une des seules perdantes depuis le début de l'année de l'indice Dax des trente valeurs vedettes de Francfort, a le moins souffert de la vague de déception créée mercredi par le mauvais chiffre de la croissance américaine, et a cédé seulement 1,04 % à 12,43 euros à la clôture dans un marché en baisse de plus de 3 %.

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