Transdev est pressé d'en finir avec la SNCM

Transdev s'oppose au financement d'une période d'observation de six mois et souhaite que celle-ci soit la plus courte possible, contrairement aux syndicats.
L'actionnaire principal de la SNCM, Transdev, refuse de financer une période d'observation de six mois dans le cadre d'un éventuel redressement judiciaire, ont indiqué les syndicats mardi 18 novembre en marge de l'ultime réunion de conciliation à Marseille.
"Dernière réunion de médiation catastrophique en préfecture avec Transdev, qui refuse de financer la période d'observation d'un RJ !", a tweeté le représentant syndical CFE-CGC, Pierre Maupoint de Vandeul. "L'État et Transdev endossent le costume du Cdt Schettino (le capitaine du "Costa Concordia", NDLR) et sautent dans la chaloupe en laissant couler le navire", a écrit sur le réseau social Jean-François Simmarano, délégué CGT.
Transdev n'a pas souhaité s'exprimer. Mais une source proche a indiqué que la trésorerie de la SNCM, comprise entre 30 et 35 millions d'euros, doit permettre à la compagnie maritime de financer son exploitation pendant trois mois. Dans le cadre d'un placement en redressement judiciaire, la période d'observation peut être comprise entre deux et six mois. "Les syndicats ont demandé le financement de la période d'observation la plus longue possible. Or, la période d'observation doit être la plus courte possible, car il faut trouver rapidement une solution. Nous ne sommes pas dans l'hypothèse pessimiste où il n'y aurait pas de solution à fin février", a détaillé cette source proche de Transdev.

Fin de la conciliation

La dernière réunion de conciliation entre les actionnaires – État (25 %) et Transdev (66 %) – et les syndicats de la SNCM, autour du médiateur nommé par l'État Gilles Bélier, se déroulait alors que la direction de la compagnie a déposé le bilan le 4 novembre et demandé à être placée en redressement judiciaire pour cessation de paiement. Cette réunion est l'ultime étape du processus de médiation mis en place début juillet, qui avait permis de sortir d'une grève dure ayant paralysé le trafic de la SNCM pendant 17 jours, notamment entre la Corse et le continent, en pleine saison estivale.
Lundi 17 novembre, les syndicats ont interpellé le préfet par courrier, estimant que "les actionnaires et le gouvernement" avaient "renié" leurs engagements "en ne respectant pas le relevé de décisions du 9 juillet dernier", en engageant la procédure de dépôt de bilan, ce qu'elle s'était engagé à ne pas faire pendant la conciliation, prévue jusqu'à fin octobre. Lors de la précédente rencontre, le 27 octobre, qui devait clore le processus, le médiateur avait proposé une réunion supplémentaire pour mener à bien la conciliation. Transdev avait accepté de participer, mais avait tout de suite précisé qu'elle n'était plus liée par l'engagement de ne pas recourir au tribunal de commerce.
Les syndicats et représentants des actionnaires salariés (9 % du capital) devaient aborder mardi 18 novembre avec les représentants du gouvernement les conditions de financement de la période de redressement judiciaire, en demandant une période d'observation d'au moins six mois, et du volet social. Le tribunal de commerce de Marseille n'a pas encore reconnu l'état de cessation de paiement de la compagnie, réclamant des "éclaircissements" et reportant sa décision au 25 novembre. Le tribunal pourra alors décider de placer la compagnie en redressement judiciaire.

 

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