Transport aérien : appel de syndicats à réduire les taxes

Huit syndicats de transport aérien ont appelé vendredi 11 avril le gouvernement à alléger les taxes payées par les compagnies aériennes françaises, qui les "asphyxient" et "faussent" la concurrence. Les compagnies aériennes françaises, à commencer par Air France, sont "asphyxiées" par une série de taxes et malgré les coupes d'effectifs, leur disparition "n'est pas un fantasme", a estimé Geoffroy Bouvet, président de l'Association des professionnels navigants de l'aviation (Apna). Dans une démarche rare, les huit syndicats représentant les trois catégories de personnel du transport aérien (pilotes, hôtesses et stewards, personnels au sol) ont écrit jeudi 10 avril au Premier ministre, Manuel Valls, pour dénoncer une "concurrence faussée". Ils appellent le gouvernement à alléger de nombreux "surcoûts" : la taxe de solidarité, dite "taxe Chirac" destinée à financer la lutte contre les pandémies dans les pays pauvres, augmentée de 12 % au 1er avril, la TVA sur les transports passée de 7 à 10 % au 1er janvier et les redevances aéroportuaires récoltées par Aéroports de Paris (ADP), en hausse de près de 3 %.
Dans leur lettre ouverte à Manuel Valls, le collectif (CFDT-CFTC-CFE/CGC-FO-UNAC-UNSA aérien-SNPL et SNPNC) réclame des "mesures urgentes" car "les salariés sont excédés de subir la concurrence inéquitable qui ruine une partie de leurs efforts". Vis-à-vis d'ADP, dont "la marge opérationnelle est de 25 % contre 3 % pour les compagnies aériennes", "il faut un autre ton, plus ferme", demande Geoffroy Bouvet. L'augmentation de 30 % de la redevance prélevée par ADP entre 2005 et 2013, le double de la hausse encaissée par l'aéroport d'Amsterdam, a permis de faire passer la capacité d'accueil de 47 millions de passagers par an à près de 80 millions, observe en réponse l'entreprise. Les redevances, rappelle ADP, représentent moins de 5 % des charges d'exploitation des compagnies, dont les principaux postes sont les dépenses de personnel et de carburant. Les syndicats ont surtout dans leur ligne de mire les compagnies à bas coûts, qui "ne paient pas la TVA sur les droits intérieurs" et "reçoivent des subventions locales". Quant aux compagnies du Golfe, elles obtiennent des "droits de trafic" réduits en "contrepartie de contrats d'achats" d'appareils, affirment-ils.
Les diverses "surcharges de taxes" fragilisent particulièrement le réseau domestique" (moyen-courrier), a souligné Bernard Pédamon, porte-parole du SNPL (majoritaire chez les pilotes). Sur un aller-retour Paris-Marseille à 100 euros, tarif le moins cher d'Air France, "55 euros partent en taxes diverses", a-t-il chiffré. Alors que le SNPL a confirmé son appel à la grève du 3 au 30 mai, le collectif n'en est collectivement pas là : "À un moment donné, il faudra un rapport de force" mais l'intersyndicale agira "sans pénaliser les clients" par des actions "originales". Au cours des cinq dernières années, "plus de 15.000 emplois" ont été supprimés, sur près de 500.000 dans le transport aérien, selon les syndicats.

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