Transport maritime de pétrole : l'Ufip pour un transfert de l'obligation de pavillon

Au lendemain du Cimer en décembre 2013, la réforme de la loi sur la sécurité des approvisionnements énergétiques* semblait entendue. Inspirée des rapports Maler et Leroy, elle ciblait l'extension aux produits raffinés de l'obligation de pavillon à hauteur de 5,5 % des volumes consommés à l'instar du brut. À l'époque, l'Ufip avait manifesté sa réserve face à cette évolution confirmée le 5 février à Paris sur fond de redistribution des flux maritimes pétroliers.
En lieu et place d'une extension de l'obligation de pavillon, les pétroliers se prononcent en faveur "d'un transfert de cette obligation du brut aux produits raffinés", déclare Isabelle Muller. "Les discussions sont en cours afin de définir la méthode à mettre en œuvre. Le sujet est complexe car, s'il est facile d'identifier les importateurs de brut, dans le domaine des raffinés, le nombre d'acteurs et les approvisionnements sont plus diversifiés", fait remarquer la déléguée générale de l'Union française des industries pétrolières (Ufip). Sur le fond, les pétroliers "se rangeront à l'avis des pouvoirs publics" mais soulèvent la question des surcoûts induits. Assurant que "l'obligation de pavillon ne contribue en rien à assurer la sécurité des approvisionnements", ils sont en revanche convaincus qu'un transfert ou une extension "se traduira par une augmentation de nos coûts". À ce stade, Isabelle Muller semble approuver le principe d'une redevance sur les produits raffinés mis à la consommation "dont les modalités d'application restent à définir", insiste-t-elle.

700 millions d'euros de pertes

À l'heure des bilans, celui de la réforme portuaire de 2008 est jugé positif. "Globalement, la privatisation a amélioré la fiabilité des opérations, à Marseille notamment", selon Jean-Louis Schilansky. Cette amélioration ne suffit pas cependant à lever les menaces qui pèsent sur le raffinage français (et européen). Évoquant de faibles marges (18 euros en moyenne l'an passé contre 23 euros entre 1997 et 2012), le président de l'Ufip estime à 700 millions d'euros les pertes du secteur en 2013 sur le territoire national. "Cette situation n'est pas tenable et les restructurations vont se poursuivre en Europe". De douze raffineries en 2009 à neuf aujourd'hui, la France a déjà payé un lourd tribu, sa capacité de production s'étant contractée de près de 25 % sur le période !

Les flux maritimes changent

Plusieurs facteurs expliquent cette évolution. "La réduction régulière de la consommation pétrolière en Europe entraîne tout d'abord un ajustement à la baisse des capacités de traitement". Plus récemment, "le raffinage européen dont français est dans une tenaille de compétitivité". D'un côté, "le raffinage américain est devenu très performant" grâce au coût compétitif de son énergie depuis l'exploitation à grande échelle de ses gaz de schiste, et à un taux d'utilisation élevé de ses capacités de production (près de 90 % contre 75 % en Europe). De l'autre, les investissements engagés en Asie et au Moyen-Orient dans des outils de raffinage modernes ont fait naître une nouvelle concurrence.

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