Travail détaché : Varsovie pour un compromis, mais pas sur les transports

Varsovie a prôné mardi 5 septembre un compromis - à l'exclusion des transports - sur la réforme de la directive européenne sur le travail détaché demandée par Paris, qui a fait un geste en invitant une ministre polonaise pour en discuter. "Nous espérons, également grâce à l'engagement de la présidence estonienne (de l'UE), qu'en ce qui concerne la révision de la directive sur les travailleurs délégués, nous arriverons à un compromis qui prenne en compte les intérêts des entrepreneurs de notre région", a déclaré Beata Szydlo lors d'une conférence avec ses homologues lituanien, Saulius Skvernelis, et letton, Maris Kucinskis, tout en soulignant la nécessité d’exclure de cette révision le secteur des transports. "Nous nous prononçons pour une dérogation aussi large que possible concernant le secteur des transports (...) compte tenu du caractère particulier des opérations des transports", a-t-elle dit. "Nous ne donnerons pas notre accord à l'introduction de règles qui impliqueraient l'exclusion des transporteurs des pays de notre région du marché commun". Elle a été soutenue par Saulius Skvernelis. "Nous ne serons pas d'accord avec des initiatives unilatérales sur le secteur des transports", a-t-il déclaré. Mardi après-midi, le ministre polonais des Affaires étrangères, Witold Waszczykowski, a déclaré que la Pologne a engagé un dialogue avec la France de la réforme de la directive. "Nous avons entamé des discussions avec la partie française et aujourd'hui (mardi) nous avons obtenu, de la part de la ministre française du Travail, une invitation pour la ministre Elzbieta Rafalska (son homologue) pour entamer des consultations avec la Pologne", a-t-il dit. La Pologne est un acteur-clé des transports routiers en Europe, avec quelque 30.000 sociétés qui disposent au total d'environ 200.000 véhicules et emploient 300.000 chauffeurs.
La Première ministre a également déclaré que le groupe de Visegrad (Pologne, Hongrie, République tchèque, Slovaquie) s'efforce de trouver des solutions "qui, d'une part, répondent aux attentes des États qui postulent le renforcement des mécanismes de lutte contre d'éventuels abus dans le domaine du travail détaché, et d'autre part visent à protéger les entrepreneurs des charges administratives excessives et des coûts qui s'y associent", a encore déclaré Beata Szydlo, indiquant avoir présenté ces initiatives à ses homologues baltes.
L’initiative de réformer la directive sur le travail détaché prise par le président français Emmanuel Macron a provoqué une crise politique avec Varsovie qui s'y s'oppose.
Soutenu par Berlin et Vienne, M. Macron a convaincu fin août en Bulgarie les dirigeants tchèque, slovaque, roumain et bulgare de la nécessité de réformer la directive sur le travail détaché.

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