Un nouvel "Erika", quinze ans après, est toujours possible

Il y a quinze ans, l'"Erika" sombrait au large de la Bretagne, provoquant une vaste marée noire. Une telle catastrophe pourrait-elle se produire à nouveau ? "Oui", répond Jean-Paul Hellequin, président de l'association bretonne Mor Glaz de défense de l'environnement maritime.
"Un drame comme celui de l'"Erika" pourrait se produire à nouveau", assure l'ancien marin Jean-Paul Hellequin, jugeant que le transport maritime - première activité mondiale avec 7 milliards de tonnes de marchandises échangées en 2013- "connaît des dérives". Le naufrage le 12 décembre 1999, en pleine tempête, du navire vieux de vingt-cinq ans, battant pavillon maltais, affrété par le groupe Total et appartenant à un armateur italien, avait souillé 400 km de côtes et mazouté plus de 150.000 oiseaux. À la suite de cette catastrophe des mesures nationales, européennes et internationales avaient été prises pour renforcer la sécurité maritime. Au niveau européen, trois trains de mesures (Erika I, Erika II et Erika III) avaient été adoptés, prévoyant le renforcement des contrôles à bord des navires dans les ports, une meilleure surveillance du trafic maritime ou encore le remplacement progressif des pétroliers à simple coque par des navires à double coque.

"Bombes flottantes"

"Depuis la catastrophe de l'"Erika", les textes se sont empilés les uns sur les autres, mais dans les faits rien n'a changé", regrette cependant Jean-Paul Hellequin. Les navires à double coque "ne sont pas la panacée", juge celui qui est aussi porte-parole de la CGT des marins du Grand Ouest, expliquant qu'ils requièrent un entretien particulier. De fait, l'espace entre les coques peut parfois être rempli d'eau ou de fuel, favorisant la corrosion... et du coup accélérant leur vieillissement. Pire, des micro-fissures peuvent survenir au niveau de la coque intérieure et dégager des gaz. "Si ces double-coques ne sont pas régulièrement dégazées et surveillées, elles deviennent de véritables bombes flottantes", prévient-il. Il estime par ailleurs qu'un tiers des navires dans le monde devraient être déconstruits car en mauvais état.

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