Un train moderne fait sensation au Soudan

Dans un Soudan frappé par la pauvreté et où les trains ont parfois plus de 40 ans d'âge, le "Nile Train", fuselé et blanc immaculé, fait un peu figure d'extraterrestre.
Dans le Soudan pauvre et poussiéreux, un train moderne fait sensation. Ce train est entré en service le 20 janvier, une première depuis des années, dans le cadre des efforts pour relancer le réseau ferroviaire du pays. "Ce nouveau train est vraiment, vraiment moderne", assure Ahmed Hussein, le directeur de projets de la Sudan Railways Corporation.
Chaque matin à 9 heures, le train composé de quatre voitures, qui fonctionne avec un moteur diesel, part de Khartoum pour Atbara, à 300 km au nord. Le trajet dure 6 h 40, soit deux fois plus de temps qu'en bus mais bien moins qu'avec les vieux trains qui desservent le reste du pays. Si le trajet est si long, c'est que le train, capable d'atteindre en théorie les 100 km/h, doit rouler au pas en raison du délabrement de la voie ferrée.
Malgré cet inconvénient, le "Nile Train" a rencontré un tel succès que depuis mars, un second train part le soir pour faire ce même trajet Khartoum-Atbara, alors que la route reliant les deux villes est chaque jour engorgée par les bus, les camions et les voitures. Selon Ahmed Hussein, le train peut transporter 284 passagers et est chaque fois quasi plein. Les deux trains en circulation ont été achetés à la Chine, un pays avec lequel le Soudan a des liens économiques étroits, pour un coût total de 13 millions de dollars, explique Ahmed Hussein.

Moteurs des années... 70

Le chemin de fer au Soudan a connu son heure de gloire dans les années 60 et 70, avant de fortement décliner au fil du temps. Le manque de fonds a empêché un entretien régulier du réseau, mais des facteurs politiques ont aussi contribué au déclin, affirme Mahjoub Mohamed Salih, un éditorialiste connu. Ainsi, le gouvernement du président Omar el-Béchir, redoutant le puissant syndicat des cheminots, avait renvoyé des milliers d'entre eux dans les années 90. En outre, à cause de l'embargo imposé par les États-Unis depuis 1997, les moteurs de fabrication américaine ne marchent plus faute de pièces de rechange, explique Mohamed Oro Saliem Mohamed, responsable des locomotives au sein de la Sudan Railways Corporation. Il a fallu maintenir en service d'anciens moteurs, dont certains datent selon lui des années 70.

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