Trop cher pour inciter les poids lourds à l’emprunter, le tunnel Maurice-Lemaire dans le massif des Vosges ne remplit pas du tout sa fonction de délestage du trafic dans les cols, depuis sa réouverture en 2008 après ses travaux de mise en sécurité consécutifs à la catastrophe du tunnel du Mont-Blanc. Le bilan chiffré tiré du plus récent Observatoire des transports d’Alsace (Ortal) est éloquent : en 2013, à peine 235 poids lourds sont passés par le tunnel chaque jour, quand le flux cumulé dans cinq cols atteint 2.900, dont un millier dans le col du Bonhomme, le plus proche de l’ouvrage souterrain. À près de 65 euros le passage de 7 km, le tarif - fixé pour amortir les investissements de 200 millions d’euros du concessionnaire APRR - est tout sauf incitatif. Les élus des deux versants alsacien et lorrain des Vosges s’échinent à inverser la tendance. Or une solution semble enfin se dessiner… : la fusion entre la concession du tunnel et celles du réseau autoroutier d’APRR et de sa filiale rhônalpine AREA. L’amendement de plusieurs députés socialistes alsaciens et lorrains qui la propose a été adopté fin octobre par l’Assemblée nationale. Il reste à obtenir l’aval de Bruxelles, peut-être encore d’ici la fin de l’année. «En rebattant les cartes économiques et financières du dossier, et moyennant une légère hausse de la durée de la concession, l’opération doit permettre une baisse significative du péage pour le ramener à des niveaux attractifs qui redonneront au tunnel sa vocation d’aménagement du territoire», explique Philippe Bies, l’un des députés signataires.
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