Yves Chavent, président du tribunal de commerce de Lyon

Après Philippe Grillot et Marcel Sengelin, c’est à nouveau un professionnel du transport, en l’occurrence Yves Chavent, qui vient d’être installé pour quatre ans à la tête du tribunal de commerce de Lyon. À 53 ans, celui qui entama sa carrière comme coursier dans une société de transport peut mesurer sa trajectoire constamment ascendante, couronnée par cette nouvelle reconnaissance.
En 2011, les procédures engagées au tribunal de commerce de Lyon ont concerné 1.628 entreprises contre 1.688 en 2010. Pour le secteur des transports et de l’entreposage, 57 procédures ont été ouvertes contre 78 en 2010. «Il s’agissait surtout d’expressistes et de PME voire TPE employant peu de personnes», souligne M. Chavent, qui redoute de voir arriver sur son bureau des dossiers relatifs à de plus grosses entreprises. «Toutes activités confondues, en 2010, nous avions ouvert dix procédures concernant des entreprises de plus de 50 salariés. En 2011, ce sont trente procédures qui ont été examinées et ne faudrait pas que ce phénomène s’amplifie». Yves Chavent envisage de se trouver au tribunal, à Lyon, l’après-midi et dans son entreprise, à Villefranche, le matin.
Créé en 1991, avec un associé, Henri Lafont, LCI (Lafont Chavent International) est un commissionnaire de transport reconnu pour sa fiabilité et son sérieux. Cette PME de 50 salariés a réalisé 20 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2011, année où son résultat net a atteint 1,7 million, soit sa meilleure performance depuis son origine. Spécialiste des pays du contour méditerranéen, redoutant une baisse d’activités avec ces pays en plein trouble et changement, Yves Chavent a lancé un nouveau service avec ACT Logistic, un partenaire bulgare également bien implanté en Roumanie. Cette diversification a plu aux clients de LCI, industriels du textile, de l’automobile, de secteurs divers menant souvent des affaires tant au Maghreb qu’en Europe de l’Est. À ce jour, les affaires au Maghreb traitées par LCI n’ont pas faibli. Yves Chavent, «pas pessimiste par nature mais prudent et vigilant», espère, en 2012, consolider les acquis obtenus en Bulgarie et en Roumanie et améliorer encore ses services aux clients. LCI est certifié OEA depuis juillet 2010. M. Chavent observe aussi l’évolution du port de Marseille qu’il utilise pour la partie ro-ro. «Le port fonctionne mais il reste encore des obstacles à lever, par exemple, avec les douanes puisqu’il n’est pas possible de sortir des remorques la nuit, en dehors de leurs heures d’ouverture».

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