Fret ferroviaire : une année sans pour le combiné rail-route

Le combiné rail-route a également pâti d'une croissance européenne limitée à 0,6 % en 2023.

Crédit photo Olivier Constant 
Les secondes statistiques annuelles du combiné rail-route viennent d’être publiées. Établi par l’Observatoire du transport combiné, ce rapport prend acte du report au-delà de 2030 de l’atteinte de l’objectif de triplement de l’activité.

Un peu plus de deux mois et demi après la fin de l’exercice 2023, les statistiques sur l’évolution du transport combiné rail-route sont déjà disponibles. Mais contrairement à celles de 2022 qui avaient marqué une hausse de 9,4 % (exprimée en tonnes/km transportées), les données de 2023 sont autrement moins positives. Elles sont en effet en recul de 15,9 %, à 21,2 milliards de t/km. Elles ramènent ainsi le niveau d’activité à trois années en arrière. Ce n’est pas tant la conjoncture qui a commencé à se dégrader au cours du dernier trimestre 2023 qui explique ce piètre résultat. Ce sont surtout les mouvements sociaux qui ont littéralement cassé la dynamique de croissance du trafic. "Sans cela", et comme l’explique Ivan Stempezynski, président du Groupement National des Transports Combinés (GNTC), "nous aurions connu une nouvelle année de croissance".

De l’impact des grèves

L’impact des grèves liées à la réforme des retraites s’est fait sentir durant tout le premier trimestre 2023, d’autres grèves venant s’ajouter tout au long de l’année. Deux autres facteurs ont contribué, mais dans de bien moindres proportions, à faire de cet exercice une « annus horribilis ». Le premier est lié à la flambée des coûts de production qui a réduit fortement l’avantage concurrentiel du combiné face à la route. Le second est relatif à la fermeture de la ligne de la Maurienne consécutivement à un éboulement survenu le 27 août 2023. Ce dernier événement a montré, s’il en était besoin encore, toute l’importance de mettre en œuvre des itinéraires alternatifs de qualité lorsque surviennent des incidents d’exploitations sur les grands corridors de fret européens.

De l’ensemble de ces facteurs a découlé un report modal massif en faveur de la route, la bonne nouvelle étant constituée par le fait que 90 % environ des clients habituels sont repassés au rail-route depuis.

Un indice de conjoncture bienvenu

Constituant un apport à la seconde édition du rapport annuel, l’indice de conjoncture établi à partir des réponses des adhérents du GNTC (Groupement national du transport combiné) ne montre pas un grand optimisme quant aux perspectives 2024. 60 % des entreprises indiquent qu’elles ne réaliseront pas d’investissements compte tenu de leur crainte que les causes de ralentissement de 2023 ne s’installent dans la durée en prolongeant ses effets jusqu’en 2025. 40 % d’entre elles ne procéderont pas, par ailleurs, à des recrutements.

Dans sa conclusion, l’Observatoire du transport combiné (qui comporte également une partie fleuve-route) tempère cependant un peu ce pessimisme ambiant en indiquant que "l’année 2024 semble commencer sous des auspices légèrement meilleurs si l’on en croit les indices de conjoncture, mais la plus grande vigilance est de mise pour continuer les actions engagées et conserver à la filière sa dynamique de long terme sous-jacente".

En tout état de cause, l’objectif de triplement de l’activité, fixé initialement à l’horizon 2030, est à présent décalé de plusieurs années.

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