Pub camions vintage #5 : paroles de routiers

À défaut d’être inventive, la formule est éprouvée qui consiste à confier à un tiers l’éloge d’un produit ou d’une marque. Les publicitaires en usent abondamment sans que l’on sache toujours si l’argument avancé par le biais d’un utilisateur complice a vraiment plus de poids que celui affirmé directement par l’industriel. En tout cas, voilà deux beaux exemples de témoignages « commerciaux » en faveur de Dodge dans un cas et de Caterpillar dans l’autre.

La « réclame » est d’autant plus trompeuse... qu’elle ne l’est pas toujours.

Postulons donc que, dans cette publicité de 1974, le patron-chauffeur Jim Roop, s’enthousiasmant pour son nouveau Dodge Big Horn, est sincère lorsqu’il affirme : « croyez-moi, mon entreprise s’est bâtie sur la solidité des Dodge ». Même si toute déclaration débutant par un vibrant « croyez-moi » est toujours un peu suspecte...

Il est vrai que, dans son cas, l’attachement à la marque ne semble pas feint puisque Jim Roop avoue en être à son sixième Dodge en seulement dix ans d’activité, ajoutant qu’il les a tous aimés.

Mais savait-il alors que celui-ci serait son dernier ? Bonne question, car, par une singulière ironie de l’histoire, cette publicité compte parmi les ultimes que s’offrira la marque : Dodge cessant la fabrication de poids lourds dès l’année suivante.

Une décision radicale inaugurant le lent, mais irrémédiable, désamour entre la voiture et le poids lourd chez les Big Three, les trois grands constructeurs d’automobiles américains. Après Chrysler (Dodge) en 1975, ce sera au tour de General Motors d’abandonner les gros tonnages en 1986 (cédés à Volvo), avant que Ford ne fasse de même en 1997 (activité vendue à Freightliner, c’est-à-dire Mercedes).

Nouvel éloge, non pas d’un camion cette fois, mais d’un moteur : le Caterpillar 3408.

Nous sommes en 1977 et Charles R. Kraft, patron-chauffeur opérant en coast-to-coast l’affirme : « Je ne descends jamais en dessous de 64 km/h dans aucune montée, à l’Est comme à l’Ouest. » Comprenez, grâce à son diesel Caterpillar 3408.

Ce gros V8, suralimenté et inter-refroidi (déjà !), de 18 l de cylindrée comptait alors parmi les plus puissants moteurs de camions proposés aux États-Unis, avec une puissance maxi de 450 ch.

Le tracteur qui lui est associé n’est pas nommé dans le texte, mais l’illustration montre un Freightliner Powerliner. Modèle reconnaissable à sa large calandre, proportionnée pour un radiateur de grande capacité (1,29 m2) convenant à des motorisations allant jusqu’à 600 ch (record alors détenue - depuis 1973 - par le Cummins KTA-600).

Là encore, rappelons que par un revirement stratégique étonnant, une telle publicité n’est plus concevable aujourd’hui : Caterpillar ayant cessé en 2010 de fabriquer des diesels routiers et donc d’en livrer aux constructeurs de poids lourds américains...


Cartes postales de l'été : Pub camions vintage

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