​Loi climat : des liaisons aériennes intérieures sur la dynamique du report modal

L'Assemblée nationale a voté en première lecture la suppression de certaines lignes aériennes intérieures en cas d'alternatives en train de moins de deux heures trente après un débat animé.
Le projet de loi gouvernemental de suppression de certaines lignes aériennes au profit du train entérine en fait l'existant puisque le gouvernement avait contraint Air France à renoncer aux liaisons concernées en contrepartie d'un soutien financier en mai 2020. Il interdira aux concurrents de s'engouffrer dans la brèche. Cette mesure emblématique du projet de loi climat vise à supprimer des liaisons entre Paris (Orly) et Nantes, Lyon ou Bordeaux mais prévoit des exceptions pour les trajets en correspondance. La Convention citoyenne pour le climat avait réclamé de renoncer aux vols intérieurs en cas d'alternatives de moins de quatre heures en train, et non deux heures et demie.

"Nous avons choisi le seuil en train de deux heures et demie car quatre heures, ça viendrait à assécher des territoires souvent enclavés comme le grand Massif central. Ce serait inique sur le plan de l'équité des territoires", a argumenté le ministre délégué aux Transports Jean-Baptiste Djebbari. Mais la mesure a suscité une levée de boucliers de parlementaires de différents bords, souvent élus du Sud-Ouest, territoire d'implantation d'Airbus, à Toulouse, et de nombre de ses sous-traitants.

"Coût humain disproportionné"

Le PS Joël Aviragnet (Haute-Garonne) a fustigé le "coût humain disproportionné" du dispositif et mis en garde contre les pertes d'emplois dans l'aéronautique. Son collègue David Habib a critiqué une mesure de "décroissance" et de "chômage". À droite, Jean-Marie Sermier et Martial Saddier (LR) ont dénoncé une mesure qui vient "casser une filière d'exception". En raison de la crise sanitaire, "on a une filière qui va très mal", a abondé le MoDem Nicolas Turquois, membre de la majorité.

Le ministre Jean-Baptiste Djebbari a voulu "dédramatiser le débat", soulignant "la complémentarité des modes" entre avion et train : "à chaque fois", le développement des TGV a "asséché très rapidement" les lignes aériennes concernées, a-t-il insisté. À l'inverse, écologistes et insoumis ont plaidé pour revenir à la proposition initiale de la Convention citoyenne pour le climat, avec le seuil de quatre heures.

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