Les 1000 / filière messagerie : Une année 2024 sous le signe de l’attentisme

Camions gaz

Alpak Transports dispose de sept véhicules roulant au gaz sur une flotte de 35 moteurs.

Crédit photo Antoine Dufeu
L’activité de l’année 2023 est globalement demeurée à un niveau satisfaisant même si un ralentissement se fait ici ou là sentir depuis le second semestre. La décarbonation reste au centre des enjeux même si les effets de l’organisation des JO 2024 sur la planification du TRM constitue un motif d’inquiétude.

En 2022, les transporteurs interrogés pour la filière messagerie/groupage/distribution prévoyaient une année 2023 plus difficile que la précédente. Force est de constater un tassement certain au moment de dresser un premier bilan sur des secteurs d’activité qui sont en première ligne de la démarche de décarbonation. Laurent Albiges, directeur général de ELD Transports & Logistique (77) observe que « bien que l’activité se soit globalement maintenue du fait que nous travaillons sur contrats, la demande a été un peu moins forte qu’en 2022 ». Ceci s’explique sans doute par « une baisse de la consommation en général ainsi que par la pérennité de l’inflation ». Le directeur général se montre prudent, « notamment pour la fin de l’année qui, théoriquement, insiste-t-il, correspond à une hausse d’activité de l’ordre de 5% ». Une forme d’attentisme se fait dès lors sentir en matière d’investissement: « Notre flotte roule au biométhane à hauteur de 60% mais nous nous interrogeons quant à l’avenir. L’hydrogène reste une hypothèse qui paraît assez éloignée alors que l’électrique pose des problèmes d’autonomie ».

L'organisation des Jeux Olympiques

Mais le principal sujet quant à l’année 2024 pour ce transporteur implanté en Île-de-France tient à l’organisation des Jeux Olympiques: « Nous nous attendons à ce que les Jeux aient un impact sur la circulation. Mais il semble falloir attendre le printemps prochain pour pouvoir disposer d’un plan de transport clair et finalisé ». Kamran Riaz, dirigeant de Alpak Transports (27), partage l’inquiétude de Laurent Albiges: « Les contraintes imposées par la tenue des Jeux Olympiques risquent d’être énormes sur notre activité quotidienne. Nous craignons des retards, de la désorganisation, des difficultés à respecter les temps de conduite. On entend par exemple parler der réduction des voies sur l’A13. Globalement, on ne parle pas suffisamment des impacts sur l’organisation des transporteurs routiers ». Kamran Riaz estime que l’année 2023 s’est avérée « globalement correcte » en terme d’activité. Cependant, il relève « un ralentissement général au second semestre. La demande estivale et celle qui se profile sur la fin de l’année manquent à l’appel ». Qui plus, une pression sur les prix commence à poindre: « On ressent une vague d’appels d’offre dans lesquels sont orientés à la baisse alors que le contexte reste inflationniste ». Dans un tel contexte, le dirigeant « reste optimiste mais très vigilant ». S’il « se félicite que la demande en faveur en de poids lourds roulant avec des énergies alternatives est de plus en plus importante si on la compare à ce qu’elle était il y a encore une année et demie », il prévient que « la transition à isocoût est impossible ».

La décarbonation comme source d’attractivité

La démarche de décarbonation est un enjeu actuel majeur pour les transporteurs. François Mallassage, directeur Route de DB Schenker France, tout en rappelant l’importance de maintenir la profitabilité malgré les investissements tant dans le matériel que dans le bâti, la lie à la gestion du dernier kilomètre: « Notamment grâce à notre rachat des Triporteurs Français, nous livrons 25 centres-villes. Continuer de trouver des entrepôts au cœur des villes constitue un challenge qui, s’inscrivant dans une démarche de décarbonation, peut aussi contribuer au développement de notre attractivité ». Sur le plan du niveau d’activité, François Mallassage relève « une légère baisse pour le groupage même si DB Schenker s’en sort un peu mieux que la moyenne du marché ». Il remarque en outre une évolution au cours de l’année: « EN début d’année, l’activité domestique a montré une baisse alors que l’activité internationale maintenait sa croissance. Depuis le mois d’août, l’international montre un ralentissement plus prononcé sur l’activité import notamment dans les échanges avec notre premier pays partenaire qu’est l’Allemagne ». Sur le plan du recrutement, le directeur route admet « être toujours en recherche de conducteurs ou d’opérateurs de messagerie » mais reconnaît que « la tension est moins forte que par le passé ». Dans de ce domaine, DB Schenker poursuit un effort de diversification, tant envers les femmes que vers les personnes en situation de handicap. Au moment d’aborder l’année 2024, François Mallassage concède que « les perspectives ne sont pas très positives. Nos clients manquent de visibilité sur leurs carnets de commande ce qui les incite à être attentiste en matière d’investissement ». Dans ce contexte, DB Schenker a fait le choix de développer sa gamme de produits à travers une offre aux délais accélérés: « Nous sommes maintenant en mesure de nous engager sur des livraisons avant 10 heures et nous continuons à mettre en avant des produits à livraison accélérée en commercialisant au premier trimestre de l’an prochain un nouveau produit orienté vers les courses et livraisons urgentes ». Le logisticien tend enfin à s’orienter vers des secteurs porteurs comme l’énergie, la santé ou le e-commerce.

Le e-commerce progresse au deuxième trimestre

Ce dernier demeure dynamique, ainsi au deuxième trimestre de 2023, le e-commerce (produits et services) a-t-il enregistré une croissance de 8,3% par rapport à la même période de l’année précédente, selon les données de la Fevad (Fédération e-commerce et vente à distance). Cela a représente un volume d’affaires d’un montant de 39,3 milliards d’euros, soit trois milliards de plus qu’en 2022, pour un nombre de transactions de 571 millions. La Fevad note que dans le contexte inflationniste les ménages ont toutefois réduit le nombre d’achats et ont fait des arbitrages, au bénéfice des services: « Tirée par le secteur des Transports/Tourisme/Loisirs, la dynamique des ventes de services se poursuit, mais ralentit sous l’effet de l’inflation après plusieurs trimestres marqués par des hausses successives de plus de 30% ».

 

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