Après quatorze jours de "ports morts", depuis le 5 décembre, et à la veille d’une prochaine mobilisation annoncée le 6 février, avec un appel à 24 heures de grève de la FNPD-CGT, l’Union maritime et portuaire de France (UMPF) tente d'établir un premier bilan de l’impact économique des grèves contre la réforme des retraites, en recueillant peu à peu les bilans de chaque port français.
Pas si facile d’établir des statistiques exactes, mais les premiers retours ont fait dire le 27 janvier à Michel Segain, président de l’UMPF et de l’Union maritime et portuaire du Havre (Umep) que les pertes devraient atteindre les 500 millions d’euros. "Nous n’avions pas connu de tels conflits depuis 1992 ! Après cette étape supplémentaire de crise, rien ne sera comme avant".
Le Havre et Marseille plus touchés
Ainsi, en décembre, 227 escales ont été retardées ou annulées dans les ports d’Haropa, sur l’axe Seine, dont 91 escales de porte-conteneurs. Au Havre, ce sont ainsi 200.000 EVP qui ont été "perdus" et pour la plupart déroutés sur Anvers ou Dunkerque.
Pendant les seuls trois jours de grève du 14 au 16 janvier, 21 escales de porte-conteneurs sur 25 ont été annulées.
À Marseille, selon l’UMPF, ce sont plus de 100 millions d’euros de pertes estimées en décembre pour le port : - 21,5 % à l’import et - 25 % à l’export, - 26,5 % d’escales de porte-conteneurs, - 20 % sur les vracs liquides. Douze escales de croisières ont été annulées et près de 40.000 passagers concernés, déroutés vers d’autres ports, en Espagne ou en Italie.
Dunkerque a subi moins d’impact et récupéré des navires, la CGT n'étant présente que chez les éclusiers, les haleurs et chez le remorqueur Boluda : un seul navire a du être dérouté vers Anvers.
Bordeaux a également subi des impacts de la grève, notamment "sur la filière vin qui souffre déjà des effets des taxations des États-Unis et de la régression du marché chinois"… "Les gens disent que les armateurs vont revenir et que ce n’est pas grave : c’était valable il y a quinze ans ! s'insurge Michel Segain. Des compagnies maritimes nous disent ne plus faire de bookings en France".
Réformer le dialogue social
"Un navire qui ne vient pas, c'est entre 1.000 et 2.000 conteneurs qui ne passent pas par Le Havre, voire plus", rappelle Véronique Lépine, présidente du Groupement havrais des armateurs et agents maritimes (Ghaam). Le gouvernement a annoncé des mesures de soutien tels que le report d'échéances sociales ou fiscales, mais l’UMPF, TLF Overseas, AMCF et l’Unim demandent de concert un rendez-vous à Matignon, pour appeler à une stratégie nationale portuaire avec de nouvelles formes de dialogue social. Selon Michel Segain, "un plan de relance des ports français devient urgent !".
Pas si facile d’établir des statistiques exactes, mais les premiers retours ont fait dire le 27 janvier à Michel Segain, président de l’UMPF et de l’Union maritime et portuaire du Havre (Umep) que les pertes devraient atteindre les 500 millions d’euros. "Nous n’avions pas connu de tels conflits depuis 1992 ! Après cette étape supplémentaire de crise, rien ne sera comme avant".
Le Havre et Marseille plus touchés
Ainsi, en décembre, 227 escales ont été retardées ou annulées dans les ports d’Haropa, sur l’axe Seine, dont 91 escales de porte-conteneurs. Au Havre, ce sont ainsi 200.000 EVP qui ont été "perdus" et pour la plupart déroutés sur Anvers ou Dunkerque.
Pendant les seuls trois jours de grève du 14 au 16 janvier, 21 escales de porte-conteneurs sur 25 ont été annulées.
À Marseille, selon l’UMPF, ce sont plus de 100 millions d’euros de pertes estimées en décembre pour le port : - 21,5 % à l’import et - 25 % à l’export, - 26,5 % d’escales de porte-conteneurs, - 20 % sur les vracs liquides. Douze escales de croisières ont été annulées et près de 40.000 passagers concernés, déroutés vers d’autres ports, en Espagne ou en Italie.
Dunkerque a subi moins d’impact et récupéré des navires, la CGT n'étant présente que chez les éclusiers, les haleurs et chez le remorqueur Boluda : un seul navire a du être dérouté vers Anvers.
Bordeaux a également subi des impacts de la grève, notamment "sur la filière vin qui souffre déjà des effets des taxations des États-Unis et de la régression du marché chinois"… "Les gens disent que les armateurs vont revenir et que ce n’est pas grave : c’était valable il y a quinze ans ! s'insurge Michel Segain. Des compagnies maritimes nous disent ne plus faire de bookings en France".
Réformer le dialogue social
"Un navire qui ne vient pas, c'est entre 1.000 et 2.000 conteneurs qui ne passent pas par Le Havre, voire plus", rappelle Véronique Lépine, présidente du Groupement havrais des armateurs et agents maritimes (Ghaam). Le gouvernement a annoncé des mesures de soutien tels que le report d'échéances sociales ou fiscales, mais l’UMPF, TLF Overseas, AMCF et l’Unim demandent de concert un rendez-vous à Matignon, pour appeler à une stratégie nationale portuaire avec de nouvelles formes de dialogue social. Selon Michel Segain, "un plan de relance des ports français devient urgent !".