
© Kuehne+Nagel
Bruxelles a mis à l'amende quatorze transitaires et commissionnaires de transport aérien internationaux et intégrateurs pour entente. Le total des amendes s'élève à 169 millions d'euros. La plus grosse amende, de plus de 53,7 millions d'euros, a été infligée à la société suisse Kuehne+Nagel. La britannique Schenker est également concernée. Cette dernière, impliquée en son nom propre et à travers sa filiale BAX Global, a bénéficié d'une réduction de son amende (à 34,9 millions d'euros en tout) pour avoir collaboré avec les autorités au cours de l'enquête. De son côté, Deutsche Post, qui a participé à ces ententes à travers ses filiales DHL et Exel, a bénéficié d'une immunité total d'amendes "étant donné qu'elle a été la première à révéler leur existence à la Commission", a-t-on indiqué à Bruxelles. Hormis Kuehne+Nagel, les grosses amendes ont été reçues par Panalpina (46,4 millions d'euros), Ceva, dont l'amende a été réduite à 11,5 millions et UPS (9,7 millions). Agility (5 millions) et Yusen Shenda (319.000 euros) sont les deux derniers groupes à avoir bénéficié d'une réduction de leur amende pour collaboration. Les six autres sociétés sanctionnées sont Hellman (4,3 millions d'euros), Expeditors (4,1 millions), UTi Worldwide (3,1 millions), Toll Global Forwarding (2,9 millions), Nippon Express (812.000 euros), Kintetsu World Express (623.000 euros) et DSV (379.000 euros).
«Entente sur des surtaxes et des mécanismes de tarification»
Les compagnies en question se sont entendues entre 2002 et 2007 sur des surtaxes et des mécanismes de tarification concernant d'importantes routes commerciales, notamment entre l'Europe et les États-Unis et Hong Kong et l'Europe, explique la Commission. Dans une des ententes, les participants organisaient leurs contacts dans le cadre d'un "club de jardinage". Ils "avaient des noms de code utilisant des noms de légumes pour se référer les uns aux autres lorsqu'ils fixaient les prix", a expliqué le commissaire européen chargé de la Concurrence, Joaquin Almunia. "De nombreux consommateurs individuels ont souffert" de ces ententes, a souligné M. Almunia, qui a dénoncé "l'impôt dissimulé que les ententes font peser sur notre économie". "Nous allons continuer de lutter contre les cartels, qui sont notre priorité numéro un", a souligné M. Almunia.
Kuehne+Nagel veut faire appel
Le jour même, Kuehne+Nagel a indiqué qu'elle envisageait de faire appel devant les tribunaux européens. "Nous pensons que la Commission européenne n'a pas correctement enquêté sur les faits et la participation de Kuehne+Nagel" dans cette affaire, et "qu'elle en a tiré des conclusions incorrectes sur le plan des faits et du droit", a indiqué Kuehne+Nagel. En outre, ajoute la société suisse, la Commission européenne n'a pas tenu compte de "la coopération compréhensive de Kuehne+Nagel, tout au long de l'enquête". En conséquence, la société suisse envisage de faire appel de cette sanction devant les tribunaux européens.