2016 : le STH tire la sonnette d’alarme

Retard des investissements et dangers du nouveau Code des douanes de l’Union : Jean-Louis Le Yondre, président du Syndicat des transitaires havrais, tire la sonnette d’alarme pour l’année 2016.
À contre-courant des discours convenus, habituellement teintés d’optimisme des traditionnelles cérémonies de vœux, Jean-Louis Le Yondre a tenu des propos alarmistes, le 7 janvier. Le président du Syndicat des transitaires et des commissionnaires du Havre et de la région (STH) qui représente environ 6.000 salariés pour un chiffre d'affaires de 6 milliards d'euros, «le plus puissant en France au niveau des syndicats portuaires», aime-t-il à rappeler, s’inquiète.

Desserte ferroviaire

Tout d’abord, du retard des investissements pouvant favoriser la croissance du port havrais. Problème récurrent, la mise en œuvre des lignes ferroviaires qui doit permettre «d’alimenter le port du Havre d’une manière parfaitement opérationnelle». Jean-Louis Le Yondre martèle : «Nous attendons depuis plus de vingt-cinq ans l’amélioration de la desserte fret ferroviaire du premier port de commerce extérieur français». Or, alors que «les budgets SNCF et la faisabilité ont été actés», le projet de modernisation de la ligne de fret ferroviaire entre Le Havre et Paris, dite Serqueux-Gisors, est suspendu : le préfet du Val-d’Oise n’a pas signé l’arrêté d’ouverture de l'enquête publique qui devait débuter le 15 septembre mais a été repoussée à une date ultérieure. «Comment le port du Havre peut-il se développer sans un réseau ferroviaire qui lui permette de toucher les marchés de la France à savoir l’Allemagne, la Suisse, l’Italie et autres pays industrialisés ?», accuse Jean-Louis Le Yondre.

Autre sujet récurrent, le fluvial. En attendant la mise en service du terminal multimodal, encore reportée, ou le résultat de l’étude financée à hauteur de 2 millions d’euros concernant la construction d’une châtière palliant l’absence de liaison directe entre la Seine et les terminaux de Port 2000, le président du STH a rappelé la nécessité «d’harmoniser le fluvial avec le maritime». Et insisté : «Le fluvial pour le port du Havre ne peut vivre sans subvention», que ce soit l’aide au «coup de pince» dont bénéficient les opérateurs de transport combiné ou la subvention allouée par le Grand Port maritime du Havre (GPMH) transitant par les manutentionnaires, permettant d’amortir le coût de rupture de charges. Enfin, le président du syndicat, qui coiffe aussi la casquette de président du Conseil de développement du GPMH, a insisté sur la nécessité d’étudier le prolongement de 2.300 mètres de quai supplémentaires à Port 2000, afin de pouvoir accueillir les futurs porte-conteneurs de 22.000 EVP ou plus.

Le CDU, "globalement mortifère"

Jusque-là, Jean-Louis Le Yondre se félicitait des relations avec l'administration des douanes. Cette fois-ci, le président du STH estime que la mise en place du nouveau Code des douanes (CDU) prévue le 1er mai est «globalement mortifère». Le remplacement du statut de commissionnaire en douane agréé, avec sa «garantie de sécurité et d’honnêteté», par le «Customs Representative» au sein de la communauté européenne menace la profession. «Chaque Etat a moyen d’aménager le CDU à sa manière, pour la Direction générale des Douanes françaises mais aussi pour celle de la Roumanie, de la Hongrie ou encore de la Belgique». Le STH voit aussi dans la création d’un bureau de centralisation à Paris gérant les grands comptes un «colbertisme amenant la paupérisation», entraînant la disparition du Havre d’un certain nombre d’opérations douanières. Par ailleurs, «un industriel français ou étranger ayant vingt-cinq bureaux en Europe pourra désigner son bureau déclaratif à Bucarest. Les points frontaliers de mer, de terre et d’air recevront des instructions de ces bureaux de Bucarest pour savoir s’il y a un contrôle des marchandises». Dénonçant les risques de transfert du dédouanement dans des pays «low-cost», Jean-Louis Le Yondre estime aussi «aberrant et même criminel d’installer des organisations terroristes dans toute l’Europe via le statut de Customs Representative». Et demande aux parlementaires de suspendre la mise en place du CDU tant que la France sera sous le régime de l’état d’urgence.

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