42 km de tunnels pour Crossrail, future ligne londonienne

Le Premier ministre David Cameron a salué jeudi 5 juin l'achèvement des travaux de creusement des tunnels de la ligne Crossrail, projet pharaonique qui reliera en 2018 la City de Londres et Heathrow pour désengorger les transports en commun saturés de la capitale britannique.
Les huit tunneliers géants qui creusaient sous les pieds des 8,6 millions de Londoniens ont bouclé en trois ans le percement de 42 km de conduits souterrains. Ce chantier, lancé en octobre 2009 pour un coût de 14,8 milliards de livres (20,1 milliards d'euros), est présenté par ses promoteurs comme "le plus vaste projet de construction en Europe" et mobilise quelque 12.000 employés. Crossrail entrera en service fin 2018 et fonctionnera à plein régime l'année suivante, visant les 200 millions de passagers par an. Cette augmentation de 10 % de la capacité des transports ferroviaires de la capitale britannique, la plus forte depuis la Seconde Guerre mondiale, aidera à décongestionner un réseau de trains, métros et bus qui a souffert d'un manque cruel d'investissements depuis des décennies.
La future ligne de 40 stations, longue d'une centaine de kilomètres, reliera les villes de Reading, à l'ouest de la capitale, et de Shenfield, à l'est, en passant par des points névralgiques comme l'aéroport international d'Heathrow et le centre-ville. Pour marquer la fin des opérations de creusement, David Cameron s'est rendu jeudi matin sur un site en travaux à Farrington, dans le centre de Londres, accompagné du maire de la ville, Boris Johnson, et du ministre des Transports, Patrick McLoughlin. S'adressant à 150 employés de Crossrail, le Premier ministre conservateur, réélu pour un deuxième mandat le 7 mai, les a félicités pour leur participation à un "triomphe de l'ingénierie".
"Ce projet est vital pour notre plan économique à long terme qui vise à construire une économie plus forte pour aider les entreprises à se développer, à créer des emplois", a-t-il dit, vêtue d'une tenue orange de sécurité.

Un second Crossrail ?

Le creusement des tunnels est un "énorme succès", a renchéri le maire de Londres, sans manquer de plaider pour Crossrail 2, un projet de ligne qui traverserait la capitale dans l'autre axe, Nord-Sud, pour un coût de 27,5 milliards de livres (37,4 milliards d'euros). Tout aussi ambitieux soit-il, Crossrail, version Est-Ouest, pourrait en effet se révéler insuffisant face aux perspectives de développement de la ville. "Vu l'augmentation du nombre de passagers, (Crossrail) n'offrira seulement qu'un répit temporaire", soulignait le quotidien gratuit London Evening Standard. "C'est pourquoi nous avons besoin de Crossrail 2. Pour continuer à attirer des visiteurs, nous devons investir".
Pour achever les travaux, les tunneliers ont creusé jusqu'à 100 mètres par semaine, slalomant entre les lignes de métro, les conduits d'égouts et autres fondations d'immeubles à plusieurs dizaines de mètres sous le sol londonien. Fait insolite : ces machines géantes d'un millier de tonnes pièce ont reçu des prénoms féminins, comme Ada, en mémoire d'Ada Lovelace, pionnière de la programmation informatique au XIXe siècle. Une fois creusés, les tunnels ont été au fur et à mesure recouverts avec quelque 200.000 segments de béton d'un poids unitaire de 3,4 tonnes, et les millions de tonnes de terre excavées ont été envoyées par bateau sur l’île de Wallasea, dans le comté d’Essex (est) pour créer une vaste réserve ornithologique. Ces travaux achevés, le chantier va désormais se concentrer sur l'installation des équipements dans les tunnels et stations.

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