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En 2010, 10,8 millions de poids lourds ont franchi les points frontières pyrénéens, alpins, de la Manche et de Bâle, avec à leur bord 144 millions de tonnes de marchandises. Sur ce volume, 4,7 millions de véhicules étaient en transit transportant 66 millions de tonnes, près des deux tiers via les Pyrénées où le passage Ouest par Biriatou fait désormais jeu égal avec la voie Est Le Perthus-Boulou. Par rapport à 2004, année de la dernière étude "Transit", le basculement en faveur de Biriatou "provient du développement du réseau routier français, avec la mise en service de l’autoroute des Estuaires, et espagnol". De son côté, la Manche rassemble 38 % des poids lourds en transit contre 19 % pour les Alpes avec, par ordre d’importance, le Fréjus, Vintimille et le Mont-Blanc, et 6 % pour Bâle. Entre 2004 et 2010, ce transit routier a reculé de 6,9 %. "Cette baisse, marquant un revirement par rapport à la progression de 25 % du trafic entre 1999 et 2004, est le reflet du coût d’arrêt porté par la crise en 2009 aux transports internationaux longue distance impliquant en particulier l’Espagne et l’Italie".
"55 % des véhicules en transit sont Euro IV et V"
Cette tendance s’accompagne d’une nette amélioration des performances environnementales des poids lourds. En 2010, les véhicules Euro IV et V représentaient 55 % des poids lourds en transit tandis que la part des Euro III était divisée par 2,5 par rapport à 2004. Elle s’accompagne aussi d’une meilleure productivité. Le taux des véhicules en transit à vide s’est contracté de 0,7 point dans les Pyrénées et de 1 point dans les Alpes. Dans le même temps, le chargement moyen sur ces axes est passé de 15,4 tonnes à 15,8 tonnes, et la part des poids lourds vides de 4,4 à 3,3 %, très inférieure au taux moyen tous points frontières confondus. À 7,5 %, cette moyenne est alourdie par les véhicules vides sur la Manche en sortie du Royaume-Uni (27 % !). Malgré la crise, la liaison Espagne-Allemagne concentre 17 % des tonnages en transit devant l’axe Espagne-Italie (11 %), laissant encore sans doute de la marge au développement de services maritimes… Ces tonnages sont composés à 45 % de produits agroalimentaires, chimiques et de matériels de transport avec des concentrations selon les points frontières.
Pavillon et conducteurs polonais
Avec Bâle et hors transmanche, le pavillon espagnol (35 % des véhicules en transit) l’emporte largement devant ceux du Portugal, de la Pologne et de l’Italie. Avec les immatriculations polonaises, l’enquête relève en outre une forte croissance des pavillons roumain, slovaque et bulgare, alors que 73 % des trajets routiers en transit concernent des flux entre les pays limitrophes à la France. Quant à la nationalité des conducteurs, avec près de 15 % chacun, ils sont espagnols et polonais à bord de véhicules battant des pavillons très diversifiés.