«Quand le Conseil régional de Languedoc-Roussillon est devenu propriétaire du port, en 2007, tout était à refaire !, évoque Marc Chevallier, président du port de Sète. Des objectifs ambitieux ont été fixés et, malgré le contexte économique difficile, l’ensemble des équipements seront prêts comme prévu d’ici 2020». Le programme d’investissement de 300 millions d’euros engagé sur dix ans porte sur les infrastructures comme sur les équipements. «Nos atouts géographiques nous permettent de prétendre à un développement important, même si nous serons limités en termes d’espace», avance le président. Pour 2015, le port table sur une croissance de l’ordre de 15 à 20 % de son activité. Une croissance de 5 à 10 % du trafic est ensuite attendue jusqu’en 2020, avec la finalisation des différents chantiers : un pôle agro-industriel regroupant les activités à l’est du port, avec un nouveau quai, bénéficiera de travaux engagés par Voies navigables de France (VNF) pour accueillir des navires de plus grande taille sur le canal du Rhône à Sète, avec des temps de parcours réduits. Le développement du terminal fruitier, qui avait connu un destin malheureux orchestré par l’israélien Agrexco, liquidé en 2011, suscite également l’intérêt : «Rien n’est bouclé, mais nous avons pris des contacts pour redonner vie à ce très bel outil, explique Marc Chevallier. Nous pourrons en reparler d’ici quelques semaines».
"Nos atouts géographiques nous permettent de prétendre à un développement important"
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Un terminal à conteneurs sera par ailleurs finalisé d’ici l’été 2016, grâce à la construction du quai H qui s’étend sur 467 mètres. Un appel à manifestation d’intérêt lancé en juin 2015 a recueilli «deux à trois marques d’intérêt», selon Marc Chevallier. L’opérateur choisi début 2016 sera chargé de la gestion et de l’exploitation d’une surface de 6 hectares embranchée au réseau ferroviaire et ouvert à la manutention d’autres marchandises diverses. Le quai H sera doté d’une capacité de portance de 6 tonnes par mètre sur une bande de 35 mètres. Il pourra accueillir des navires jusqu’à 13,5 mètres de tirant d’eau et permettra au port de l'Hérault de traiter des navires de grand gabarit. L’objectif est de poursuivre la diversification du trafic du port en ajoutant cette activité conteneur : «Il ne s’agira pas de concurrencer Barcelone ou Marseille, mais de compléter notre offre avec un trafic conteneurisé qui pourra atteindra certainement 100.000 tonnes dans quelques années, avance le président. C’est notre polyvalence qui a sauvé le port en période de crise». La difficulté aujourd’hui est de trouver de l’espace à l’extérieur du port pour gérer les flux encombrants comme les éoliennes ou les risers qui transitent par Sète. Et les voitures : une nouvelle liaison ferroviaire vient d’être inaugurée entre Sète et Noisy-le-Sec. Deux fois par semaine, elle sera utilisée par Ekol pour acheminer les véhicules débarqués à Sète en roulier vers l’Île-de-France.
Enfin, l’activité passagers n’est pas oubliée : une nouvelle gare maritime permettra d’accueillir 900.000 passagers en 2020, contre 180.000 aujourd’hui.