
Carte du réseau RTE-T © Commission européenne
À l'heure du fléchage des sommes du Plan d'investissement européen de 315 milliards d'euros, États membres et associations professionnelles défendent leurs positions et projets. La France par exemple s'apprête à transmettre ses demandes de subvention européenne pour Seine-Nord et Lyon-Turin. En parallèle, une dizaine d'associations professionnelles, dont l'ESPO et la FEPI au nom des ports maritimes et intérieurs, ont adressé le 11 février une lettre ouverte à la Commission dans le but de sanctuariser, au bénéfice des infrastructures de transport, les 26 milliards d'euros déjà alloués au RTE-T entre 2014 et 2020.
"94 grands ports européens reliés à des dessertes multimodales"
Au regard des finalités du plan "Juncker", ces infrastructures peuvent-elles prétendre à plus ? Tel est le sens des neuf études commandées par la Commission européenne pour dresser l'état d'avancement des corridors du réseau central RTE-T. Elles mettent en évidence la pertinence socio-économiques de ces aménagements pour l'Union européenne, et l'importance d'optimiser les infrastructures situées le long et connectées à ces corridors. En termes financiers, elles évaluent à 700 milliards d'euros les investissements nécessaires à l'achèvement du réseau central RTE-T d'ici 2030. "C'est maintenant qu'il faut investir dans ces projets et tirer pleinement du Mécanisme pour l'interconnexion en Europe (MIE) et du Plan d'investissement de 315 milliards proposé par la Commission européenne", déclare Violeta Bulc.
Travail de lobbying des Grands Ports maritimes
Sur la base de ces études, la commissaire européenne aux Transports a donné mission à Henning Christophersen de recenser les projets RTE-T susceptibles de recevoir des fonds du plan "Juncker". Le rendu de ce travail est prévu au printemps 2015 et coïncidera avec la remise des feuilles de route des coordinateurs chargés de piloter l'aménagement des corridors du réseau central RTE-T. En France, les ports du Havre et de Marseille-Fos ont par exemple tout intérêt à se manifester, et à faire valoir leurs ambitions multimodales contenues dans leurs projets stratégiques. Le réseau central compte en effet 94 grands ports européens reliés à des dessertes multimodales ainsi que 38 aéroports de premier plan desservant les principales villes européennes, 15.000 lignes ferroviaires et 35 projets transfrontaliers visant à réduire les goulets d'étranglement.